La France arme ses drones acquis aux Etats-Unis

06 - Septembre - 2017

La lutte contre les groupes djihadistes en Afrique et le fait que des alliés européens aient déjà pris la même décision ont motivé la décision française.
Un soldat français de l’opération Barkhane à côté d’un drone Reaper, sur la base aérienne française à Niamey (Niger), en mars 2016. PASCAL GUYOT / AFP
La décision était considérée comme inéluctable par les opérationnels de l’armée de l’air, mais l’aspect sensible de l’affaire l’a longtemps retardée : les drones français seront bien armés, a annoncé la ministre des armées, Florence Parly, mardi 5 septembre, lors de l’université d’été de la défense, à Toulon. « Non, un drone armé n’est pas un robot tueur. Cette décision ne change rien aux règles d’usage de la force, au respect du droit des conflits armés », a-t-elle d’emblée pris la précaution d’ajouter. La lutte contre les groupes djihadistes en Afrique, mais aussi le fait que des alliés européens (Royaume-Uni, Italie, Allemagne) aient déjà pris la même décision ont motivé cette décision.
Les six drones de surveillance Reaper dits de « moyenne altitude et longue endurance » (MALE) achetés par la France aux Etats-Unis en 2013 et pilotés au Sahel par des équipages basés à Niamey (Niger), comme les six autres qui doivent être livrés en 2019, porteront donc à terme des munitions, américaines ou pas – le choix sera fait en 2018. La décision du ministère français doit en outre être avalisée par le Congrès américain.
« Nous avons levé un tabou »
En 2016, voulant éviter que le sujet fasse polémique dans la campagne présidentielle, le ministre Jean-Yves Le Drian, favorable à cet armement, a demandé au Pentagone d’ôter du deuxième lot de Reaper le câblage destiné comme prévu à accueillir des munitions. En mai 2017, un rapport sénatorial transpartisan avait plaidé pour l’armement des aéronefs pilotés à distance. « Nous avons levé un tabou », assure le sénateur (Les Républicains) Cédric Perrin.
Lire aussi : La France veut « ajuster » ses opérations militaires extérieures
Reste que, pour réduire sa dépendance aux moyens américains, la France s’était engagée en 2015 dans un projet de drone MALE armé européen pour 2025, avec l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. « Les drones de surveillance sont devenus des moyens incontournables dans les opérations que nous menons au Sahel où les Reaper permettent de surveiller, identifier et suivre les cibles, a précisé Mme Parly. Mais dès lors qu’il s’agit de traiter ces cibles, il faut faire appel à d’autres moyens, avions ou hélicoptères de combat. » Leurs pilotes agiront comme les autres, précise l’armée de l’air, « le cadrage d’emploi existe déjà, de facto ».

Autres actualités

11 - Octobre - 2017

En Algérie, un possible cinquième mandat de Bouteflika suscite la controverse

L’entourage du président, en poste depuis 1999, est accusé de préparer sa candidature pour 2019. Difficile d’imaginer un tel scénario tant la...

11 - Octobre - 2017

Merkel tiraillée entre Macron  et sa future coalition

Les deux dirigeants ont affiché leur entente, mardi, sans préciser leurs projets communs. Angela Merkel et Emmanuel Macron à la Foire du livre de Francfort, le 10 octobre....

10 - Octobre - 2017

En Côte d’Ivoire, un proche du président de l’Assemblée nationale écroué

Après la découverte d’une importante cache d’armes à Bouaké, le chef du protocole de Guillaume Soro est poursuivi pour « complot contre...

10 - Octobre - 2017

Brexit : Theresa May survit dans un climat délétère

La lenteur des négociations avec Bruxelles font se multiplier les appels au remplacement de la première ministre britannique. La première ministre britannique, Theresa May,...

09 - Octobre - 2017

Pour le président du Comité européen des régions, « il faut oser débattre de la Catalogne »

Pour Karl-Heinz Lambertz, la volonté de créer un nouvel Etat n’est pas illégitime si le droit et les règles juridiques sont respectés. Karl-Heinz...