La géographie, sujet explosif en Chine

03 - Février - 2018

En janvier, le groupe Marriott a provoqué l’ire de Pékin en représentant sur son site Web Hongkong, Macao, le Tibet et Taïwan comme quatre Etats indépendants.
Pas question de dépasser ni d’utiliser la mauvaise couleur ! Les entreprises étrangères qui opèrent sur le sol chinois sont prévenues : les cartes de Chine qu’elles présentent à leurs clients doivent être impeccables, autrement dit correspondre aux revendications territoriales du pays jusqu’au moindre îlot.

En janvier, plusieurs sociétés, dont Zara, Audi, Muji ou Delta Airlines, en ont fait les frais, à la suite d’un scandale impliquant la chaîne d’hôtels de luxe Marriott. Sur son site Internet, Hongkong, Macao, le Tibet et Taïwan étaient représentés comme quatre Etats indépendants, ce qui n’a pas manqué de provoquer l’ire des internautes chinois.

En la matière, le droit à l’erreur n’existe pas, surtout quand ladite erreur porte sur des territoires contestés. Si le Tibet et Hongkong sont officiellement des zones chinoises, ils ont un statut particulier. Quant à Taïwan, l’île revendiquée par Pékin possède les caractéristiques d’un Etat, avec un gouvernement indépendant et une armée propre, mais pas de reconnaissance internationale. Le sujet de l’appartenance à la mère patrie provoque des réactions épidermiques chez la plupart des citoyens chinois.

Les risques ne se limitent pas à une très mauvaise publicité. Le 12 janvier, Marriott a reçu l’ordre de fermer tous ses sites et applications ­mobiles en Chine, et ce pendant six jours. La chaîne américaine, dont ce pays a assuré 19 % de la croissance en 2017, a tenté d’apaiser le courroux chinois.
Cartes jugées « problématiques »

« Marriott International respecte et soutient la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine. Nous présentons nos plus sincères excuses », a déclaré le directeur général du groupe, Arne Sorenson, dans un communiqué. Peu après, le groupe a publié un « plan de rectification en huit points », afin d’éviter de futures erreurs, dans un vocabulaire qui n’est pas sans rappeler les campagnes de « rectifications »...

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