La grande opération de charme de la Chine envers l’Afrique continue
Pékin, qui accueillait lundi et mardi 53 chefs d’Etat et de gouvernement, accroît sa participation militaire pour bâtir une coopération « Sud-Sud » aux accents anti-Occidentaux.
Le contraste se voulait saisissant, et il le fut. Les dirigeants africains viennent d’être reçus comme des princes à Pékin, qui a tenu à bien souligner sa différence d’approche par rapport aux Occidentaux – à commencer par le président américain, qui les avait choqués, en janvier, en parlant des Etats africains comme de « pays de merde ».
Pour accueillir les cinquante-trois chefs d’Etat et de gouvernement au septième forum triennal Chine-Afrique, lundi 3 et mardi 4 septembre, les Chinois ont mis les petits plats dans les grands. Les photos officielles montrent des dirigeants africains et leurs épouses, tout sourire, applaudir et remercier les dizaines de danseuses qui, en costume traditionnel, leur font une haie d’honneur. Ils se rendaient au banquet organisé dans le Grand Palais du peuple, un dîner de gala auquel participaient le président Xi Jinping, mais aussi son épouse, et qu’agrémentait un spectacle donné par des artistes chinois et africains.
Les Africains avaient une autre raison d’être aux anges. Quelques heures auparavant, Xi Jinping avait tenu un discours aussi agréable à leurs oreilles que désagréable à celles des Occidentaux.
« Nous poursuivons toujours la pratique des “cinq non” dans nos relations avec l’Afrique, a dit le président chinois, à savoir : ne pas s’ingérer dans la recherche par les pays africains d’une voie de développement adaptée à leurs conditions nationales, ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures africaines, ne pas imposer notre volonté à l’Afrique, ne pas assortir nos aides à l’Afrique de conditions politiques quelconques, et ne pas poursuivre des intérêts politiques égoïstes dans notre coopération en matière d’investissement et de financement avec l’Afrique. Nous espérons que les autres pays pourront aussi se conformer à ce principe des “cinq non” dans le traitement des affaires liées à l’Afrique. » Non seulement la Chine n’entend plus recevoir de leçon des Occidentaux,...