La guerre commerciale commence à pénaliser les Etats-Unis
Les producteurs américains sont touchés par la hausse des produits importés. Depuis le début de l’année, le prix de l’acier a augmenté de 33 %, celui de l’aluminium de 11 %.
Les amandes de Californie sont frappées à leur tour. Pas par les incendies ou un dangereux parasite, mais par la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump. Victimes des droits de douane de 50 % imposés par les Chinois. Pékin mène la guerre sérieusement : elle a fermé un « trou » dans sa réglementation qui permettait jusqu’à présent d’importer semi-légalement en franchise de droit les amandes via le Vietnam et s’approvisionne désormais en Australie ou en Afrique. Conséquence, les Américains qui sont de très loin les premiers producteurs au monde subissent une chute des prix de 10 %, incapables d’écouler leur production.
Selon le Wall Street Journal, cerises de Californie et citrons de Floride subissent désormais des délais avant d’être dédouanées dans les ports chinois. Quant aux véhicules Ford, il serait question de les démonter pour examiner leurs composants à Tianjin, le port de Pékin.
La guerre commerciale frappe les exportateurs américains, essentiellement les agriculteurs, victimes des rétorsions étrangères. Mais aussi les producteurs, touchés par la hausse des produits importés dont ils ont besoin pour fournir leur marché national, à commencer par l’acier et l’aluminium. Depuis le début de l’année, les prix de ces matières essentielles ont progressé respectivement d’un tiers et de 11 %.
Toutes les industries augmentent leurs tarifs
L’entreprise Whirlpool, qui fut aux premières loges de la guerre commerciale en obtenant une taxation des lave-linge en janvier, n’en finit pas de descendre aux enfers : son cours de Bourse a perdu près d’un tiers de sa valeur depuis janvier. Plus fondamentalement, toutes les industries augmentent leurs tarifs, mettant à mal la légende selon laquelle l’acier et l’aluminium représentent une part minime du prix final payé par le consommateur. Les entreprises ont augmenté de 3,4 % leurs dépenses et répercutent en partie ces hausses sur les consommateurs (l’inflation est 2,9 %).