La justice allemande demande à la BCE de justifier son programme anticrise

05 - Mai - 2020

La Cour constitutionnelle allemande a exigé, mardi 5 mai, que la Banque centrale européenne (BCE) justifie la conformité de ses rachats de dette publique à son mandat, dans un arrêt retentissant qui met en péril le plan de soutien européen.

La banque centrale allemande ne sera pas autorisée à participer à ce programme anticrise, qui a encore gagné en ampleur en raison de la pandémie de Covid-19, si « le conseil des gouverneurs de la BCE » ne démontre pas « dans les trois mois » qu’il n’a pas outrepassé les traités européens, a décidé la juridiction suprême allemande.

Certes, la Cour constitutionnelle explique qu’elle n’a « pas pu établir de violation » par la BCE de l’interdiction de financer directement les Etats européens. Mais, dans une décision d’une rare virulence, les magistrats de Karlsruhe jugent « douteuse » la compétence de la BCE pour racheter massivement de la dette publique. Ils réclament une analyse « compréhensible et détaillée » de sa « proportionnalité » : autrement dit, c’est à la BCE de démontrer que les bénéfices pour l’économie sont supérieurs aux inconvénients.
« Des pertes considérables pour l’épargne privée »

En particulier, les juges de Karlsruhe refusent de se plier à l’avis de la Cour de justice de l’Union européenne, qui avait validé fin 2018 le programme de la BCE mais a, selon eux, « totalement ignoré » ses « conséquences économiques ».

Particulièrement controversée en Allemagne, cette injection massive de liquidités affecte « pratiquement tous les citoyens », en tant « qu’actionnaires, propriétaires, épargnants ou détenteurs de polices d’assurance », entraînant « des pertes considérables pour l’épargne privée », détaille la Cour constitutionnelle allemande.

Or, ces achats d’obligations souveraines ont représenté la majeure partie des 2 600 milliards d’euros injectés sur les marchés entre mars 2015 et décembre 2018, dans le cadre de l’« assouplissement quantitatif » (ou « QE ») réactivé en novembre dernier.

Autres actualités

26 - Octobre - 2019

En Irak, manifestations pour « la chute du régime » après une nuit de feu et de sang

Les forces de sécurité irakiennes tentaient, samedi 26 octobre, de venir à bout de nouvelles manifestations, à Bagdad et ailleurs en Irak, qui réclament «...

25 - Octobre - 2019

Brexit : le chantage aux élections de Boris Johnson pour sortir de l’impasse

Brexitland vire à l’Absurdland… Jeudi 24 octobre, dans un nouveau mouvement aussi tactique qu’improbable, le premier ministre Boris Johnson a renoncé...

25 - Octobre - 2019

« Au Cameroun, on constate une sophistication tactique de Boko Haram »

Contrairement à ce qu’avait déclaré en 2016 le président nigérian, Muhammadu Buhari, Boko Haram n’est pas « techniquement défait...

24 - Octobre - 2019

Alpha Condé : « Je ferai ce que veut le peuple de Guinée »

Premier président de Guinée élu démocratiquement, en 2010, Alpha Condé fait face à une large contestation née de la volonté que lui...

24 - Octobre - 2019

Au Bangladesh, 16 personnes condamnées à mort pour le meurtre d’une jeune femme, brûlée vive

Au Bangladesh, 16 personnes ont été condamnées, jeudi 24 octobre, pour le meurtre d’une jeune femme de 19 ans, brûlée vive pour avoir porté plainte...