La justice américaine met en cause Erdogan

02 - Décembre - 2017

Un procès à New York incrimine le président turc dans le viol des sanctions contre l’Iran.

Témoin-clé dans un ­dossier judiciaire embarrassant pour le président turc Recep Tayyip Erdogan, l’homme d’affaires turco-iranien Reza Zarrab l’a mis en cause, jeudi 30 novembre, au deuxième jour de sa déposition devant un tribunal fédéral de Manhattan (New York). Ce dossier, dérangeant pour M. Erdogan et pour son entourage proche, à qui Reza Zarrab reconnaît avoir versé d’importants pots-de-vin, risque d’aggraver les tensions diplomatiques entre Ankara et Washington et d’aboutir à la pénalisation de six ­banques turques, menacées de tomber sous le coup de fortes amendes de la part de la justice américaine.
A l’automne, le département américain de la justice a mis ­plusieurs ressortissants turcs en examen, dont d’anciens membres du gouvernement, ainsi que des cadres de Halkbank, la principale banque publique turque, pour blanchiment d’argent en faveur de l’Iran et de sociétés iraniennes en échange de plusieurs milliards de dollars de pots-de-vin. Deux suspects ont été arrêtés aux Etats-Unis. Le tradeur Reza Zarrab a été interpellé par le FBI à Miami en mars 2016 et Mehmet Hakan Atilla, vice-président de Halkbank, a été arrêté à New York en mars 2017. Pour le moment, le banquier est seul sur le banc des accusés.
Reza Zarrab, lui, comparaît en tant que témoin assisté, ce qui est très embarrassant pour les autorités turques, car cela signifie qu’il a décidé de coopérer pleinement avec la justice américaine. Libéré de la prison fédérale de Manhattan début novembre, il est désormais détenu dans un lieu secret, sous la protection du FBI.
Ancien courtier, jadis bien introduit auprès du gouvernement, Reza Zarrab a reconnu jeudi que M. Erdogan, alors premier ministre, avait donné des « instructions » à des banques dans le cadre d’un vaste schéma de blanchiment d’argentmis en place au plus haut niveau de l’Etat turc afin de contourner les sanctions américaines imposées à l’Iran. Selon lui, le ministre de l’économie de l’époque,...

Autres actualités

07 - Février - 2017

La Turquie à l’offensive contre l’Etat islamique

Plus de 800 personnes soupçonnées de liens avec l’organisation djihadiste ont été arrêtées lors de la plus vaste opération policière...

07 - Février - 2017

L’Iran craint un regain de tension avec les Etats-Unis

Téhéran et la nouvelle administration américaine se jaugent depuis la prise de fonctions de Donald Trump. Un sentiment de déjà-vu s’est emparé...

06 - Février - 2017

Pour soutenir ses exportations, la Russie mène une politique du rouble faible

La Russie s’est engagée dans une politique du rouble faible. Mandatée par le ministère des finances, la Banque centrale de la Fédération de Russie...

06 - Février - 2017

La guerre des monnaies ou le chaos

En matière monétaire aussi, Donald Trump est adepte des coups de force. Ces derniers jours, au cours de diatribes émaillées de vocabulaire belliciste, le...

03 - Février - 2017

L’empreinte durable d’Al-Qaida au Sahel

L’année 2017 marque les dix ans d’existence d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Retour sur l’histoire d’un maquis algérien devenu un réseau...