La menace implicite de Trump complique l’équation nord-coréenne

06 - Avril - 2017

La menace implicite de Trump complique l’équation nord-coréenne

Le président américain s’est dit prêt à régler le problème nord-coréen. La saillie tient plus de la bravade, mais électrise le climat, analyse le correspondant du « Monde » à Tokyo, Philippe Pons.

ANALYSE. Avec un président américain aussi peu au fait des dossiers qu’impulsif, qui se déclare dans le Financial Times « prêt à régler le problème de la Corée du Nord » si la Chine ne le fait pas ; des manœuvres américano-sud-coréennes en cours, perçues par Pyongyang comme une préparation à une invasion ; une élection présidentielle en Corée du Sud, le 9 mai, qui pourrait conduire à un changement de cap de la politique de Séoul vis-à-vis de Pyongyang et, enfin, un possible nouvel ­essai nucléaire nord-coréen, l’équation coréenne se complique.
La menace implicite de Donald Trump, à la veille de son sommet avec son homologue chinois, Xi Jinping, en Floride, les 6 et 7 avril, de régler militairement le problème nord-coréen tient plus de la bravade que de la menace. Mais elle électrise le climat.
Kim Jong-un décrit comme « irrationnel »
Alors que le département d’Etat est désorganisé, la perception du dirigeant nord-coréen à Washington n’est pas des plus rassurantes : un « personnage irrationnel », selon Nikki Haley, ambassadrice américaine auprès des Nations unies… Si Kim Jong-un est un « forcené », il est vain de négocier, et la seule solution est de le mater. Dans ce cas, « le peuple américain doit savoir que nous risquons une nouvelle guerre de Corée », écrit dans le Los Angeles Times Robert Gallucci, négociateur en chef lors la première crise nucléaire avec la Corée du Nord, en 1994.
Les formules à l’emporte-pièce sur l’état mental des dirigeants nord-coréens ne sont pas nouvelles. Elles font partie de la rhétorique des « faucons », comme les annonces récurrentes de l’effondrement prochain du régime. Kim Jong-un est loin d’être irrationnel si l’on se place dans la logique qui est la sienne, comme celle de ses prédécesseurs, dont la priorité est la survie du régime.
« Ils sont passés maîtres en la matière : ce qui serait impossible s’ils étaient irrationnels », martèle.

Autres actualités

19 - Mai - 2017

L’ONU s’alarme de l’usage inhabituel d’armes lourdes en Centrafrique

Des mortiers et des lance-grenades auraient été utilisés lors d’une attaque le 13 mai dans le quartier musulman de Bangassou, dans le sud-est du pays. Une...

19 - Mai - 2017

Au Mali, Macron confirme l’engagement français contre le djihadisme

Emmanuel Macron a confirmé vendredi 19 mai l’engagement militaire de la France au Mali et au Sahel pour la sécurité de la région, évoquant une...

18 - Mai - 2017

Etats-Unis : un procureur spécial va enquêter sur le rôle de la Russie dans l’élection de 2016

L’ex-directeur du FBI Robert Mueller va se pencher sur les liens entre Moscou et la campagne Trump. « J’attends avec impatience que cette affaire soit classée », a...

18 - Mai - 2017

Macron s’essaie (lui aussi) à la synthèse pour son gouvernement

Composée autour de trois grands blocs, l’équipe gouvernementale vise un objectif précis : gagner les législatives. Cédric Pietralunga , Raphaëlle...

17 - Mai - 2017

Emmanuel Macron, défenseur prudent de l’ouverture commerciale

Le président français adopte, à l’échelle de l’Union européenne, un discours résolument axé sur la « protection »....