La rivalité Maroc-Algérie au cœur du 28e Sommet de l’Union africaine

28 - Janvier - 2017

La rivalité Maroc-Algérie au cœur du 28e Sommet de l’Union africaine

Les chefs d’Etat du continent, réunis en Ethiopie les 30 et 31 janvier, doivent notamment se prononcer sur un retour du Maroc dans l’organisation panafricaine


Rarement un sommet de l’Union africaine (UA) aura autant focalisé l’attention. Réunis à Addis-Abeba (Ethiopie), au siège de l’organisation, lundi 30 et mardi 31 janvier, les chefs d’Etat du continent vont devoir se prononcer sur plusieurs sujets-clés pour le futur de l’institution panafricaine : le retour du Maroc, trente-trois ans après que le royaume chérifien en a claqué la porte, la succession de la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma à la tête de la commission de l’UA, son principal organe, et la réforme de l’institution, régulièrement accusée d’inefficacité.
Si les chefs d’Etat ne sont attendus que lundi, les ministres des affaires étrangères se sont activés dès cette semaine en coulisses, autour d’une question : le Maroc fera-t-il son grand retour au sein de l’UA ? « Mathématiquement, ce retour ne semble pas poser problème, mais le sujet est tellement sensible qu’on est en Terra incognita », souligne un observateur averti de l’organisation.
En juillet 2016, le Maroc avait fait part de son intention de rejoindre l’UA, que le pays a quittée en 1984 pour protester contre l’admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), avec laquelle il est en conflit pour le contrôle du Sahara occidental. Vingt-huit pays s’y étaient alors dits favorables. En septembre, la demande d’adhésion officielle a été transmise à la commission de l’UA qui doit l’envoyer à son tour à chacun des 54 Etats membres afin qu’ils se prononcent sur la requête. « C’est ce qui s’est passé en 2011 lorsque le Soudan du Sud a demandé à rejoindre l’UA. Une fois la barre des 28 réponses positives franchie, la commission a annoncé que Juba était membre », rappelle le même observateur. Cette fois, les choses s’annoncent plus compliquées.
Nervosité
L’adhésion du Maroc pose, en filigrane, la question du conflit au Sahara occidental et de la rivalité avec l’Algérie. Si officiellement Rabat n’a pas posé de condition à son retour, son objectif serait de réintégrer l’UA et de travailler depuis l’intérieur à l’exclusion de la RASD. Pour l’Algérie, soutien historique aux indépendantistes sahraouis, et pour l’Afrique du Sud, anticolonialiste, il en est hors de question. Les statuts de l’organisation ne le permettent d’ailleurs pas.

Autres actualités

24 - Octobre - 2018

En Algérie, le président « légal » de l’Assemblée refuse de céder le perchoir

Les députés de la majorité, en conflit ouvert avec Saïd Bouhadja, ont élu Mouad Bouchareb pour le remplacer. En Algérie, l’Assemblée...

23 - Octobre - 2018

Torture et persécution : la face sombre de l’Autorité palestinienne et du Hamas

« Nous allons te dévorer. » C’est la phrase qu’entendit le journaliste Sami As-Sai, en février 2017, peu après son transfert dans les locaux des...

23 - Octobre - 2018

En Iran, les pauvres, premières victimes des sanctions américaines

Il y a deux mois que Fatemeh n’a pas acheté de viande pour ses deux fils. Cet été, pendant un mois, cette femme de ménage de 42 ans du quartier...

22 - Octobre - 2018

Mort de Jamal Khashoggi : l’Allemagne suspend ses ventes d’armes à l’Arabie saoudite

Condamnant « avec la plus grande fermeté » la mort du journaliste saoudien en Turquie, Angela Merkel a décidé de ne plus autoriser de contrats d’armement...

22 - Octobre - 2018

Décryptage Présidentielle au Cameroun : et à la fin, c’est encore Biya qui gagne

Le président sortant, 85 ans dont près de trente-six au pouvoir, a été reconduit pour un mandat de sept ans avec 71,28 % des suffrages. L’élection...