La Russie bloque l’offensive de la Turquie en Syrie

21 - Mars - 2017

La Russie bloque l’offensive de la Turquie en Syrie

présence de soldats de Moscou à Afrine empêche la progression des troupes d’Ankara dans le nord contre les Kurdes.
La Russie a adressé deux rappels à l’ordre à Israël et à la Turquie, lundi 20 mars, affirmant ainsi son ambition de rester seule maître du jeu en Syrie. A la Turquie, elle a signifié la fin de l’avancée de ses troupes engagées en août 2016 aux côtés de rebelles syriens dans l’opération « Bouclier de l’Euphrate ». Des soldats russes, convoyés dans des blindés portant le drapeau national, ont ostensiblement pris leurs quartiers dans l’enclave kurde d’Afrine, à l’extrême nord de la Syrie.
La région est contrôlée par les Unités de protection du peuple (YPG), proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en guerre contre l’Etat turc et cible de l’incursion d’Ankara en Syrie. Le ministère de la défense russe a précisé que ses soldats n’établissaient pas une « base militaire »,comme l’avaient affirmé les YPG, et qu’ils n’avaient pas vocation à «entraîner » les forces kurdes. Les soldats russes sont là pour veiller, selon Moscou, au respect du cessez-le-feu en vigueur en Syrie depuis décembre 2016, dont la Russie et la Turquie sont les garantes. Mais cette mise en scène coupe court aux velléités de la Turquie d’étendre vers l’ouest la zone qu’elle contrôle en Syrie. Déjà en février 2016, l’aviation russe avait aidé les YPG à chasser la rébellion syrienne de la ville de Tal Rifaat, proche du poste-frontière d’Azaaz, tenu par les forces turques.
L’opération « Bouclier de l’Euphrate » se trouve donc totalement bloquée : au sud par l’armée syrienne et à l’ouest, dans la région de Manbij, toujours par les soldats syriens, accompagnés de soldats russes, qui se sont interposées début mars dans une étroite zone tampon entre les troupes turques et les YPG, également épaulés par des combattants arabes syriens.
L’ambassadeur d’Israël convoqué
Ces soldats russes sont, en certains points, à portée de vue des forces spéciales américaines, qui épaulent les YPG dans leur lutte contre l’organisation Etat islamique (EI). Début mars, les Américains avaient, eux aussi, fait flotter leur drapeau sur leurs blindés pour dissuader l’allié turc d’attaquer Manbij, aux mains des YPG. Il s’agissait de ne pas laisser la Turquie perturber l’avancée des YPG et de leurs alliés arabes en direction de Rakka, la capitale de l’EI en Syrie, désormais encerclée.
Le second rappel à l’ordre russe a été adressé à l’ambassadeur d’Israël à Moscou. Le ministère des affaires étrangères a révélé lundi l’avoir convoqué, vendredi 17 mars, pour évoquer le raid, mené le même jour par l’aviation israélienne contre un convoi d’armes « sophistiquées » destinées au Hezbollah libanais, allié de Damas, près de Palmyre, dans le centre de la Syrie. Damas avait répliqué par des tirs de missiles antiaériens, dont l’un a été intercepté par le système de défense Arrow israélien.
Dimanche, le ministre de la défense israélien, Avigdor Lieberman, avait affirmé qu’Israël détruirait les systèmes de défense syriens si des missiles visaient de nouveau ses avions. Lundi, le président syrien, Bachar Al-Assad, a estimé que Moscou pouvait « jouer un rôle afin qu’Israël n’attaque plus la Syrie ».

Autres actualités

11 - Octobre - 2017

Merkel tiraillée entre Macron  et sa future coalition

Les deux dirigeants ont affiché leur entente, mardi, sans préciser leurs projets communs. Angela Merkel et Emmanuel Macron à la Foire du livre de Francfort, le 10 octobre....

10 - Octobre - 2017

En Côte d’Ivoire, un proche du président de l’Assemblée nationale écroué

Après la découverte d’une importante cache d’armes à Bouaké, le chef du protocole de Guillaume Soro est poursuivi pour « complot contre...

10 - Octobre - 2017

Brexit : Theresa May survit dans un climat délétère

La lenteur des négociations avec Bruxelles font se multiplier les appels au remplacement de la première ministre britannique. La première ministre britannique, Theresa May,...

09 - Octobre - 2017

Pour le président du Comité européen des régions, « il faut oser débattre de la Catalogne »

Pour Karl-Heinz Lambertz, la volonté de créer un nouvel Etat n’est pas illégitime si le droit et les règles juridiques sont respectés. Karl-Heinz...

09 - Octobre - 2017

Le Nobel, Donald Trump et le nucléaire

Editorial. En envisageant de remettre en cause l’accord sur le nucléaire iranien, le président des Etats-Unis risque d’ajouter une irresponsabilité à...