">

La Russie soutient-elle le régime Assad ou bien mène-t-elle sa propre guerre en Syrie ?

26 - Septembre - 2016

La Russie soutient-elle le régime Assad ou bien mène-t-elle sa propre guerre en Syrie ?

La vision actuelle du conflit syrien repose sur l’hypothèse, à mon avis dépassée, que la Russie apporterait un soutien, certes inconditionnel, mais un soutien au régime Assad. Or il semble de plus en plus évident que le despote syrien n’est plus maître des opérations menées en son nom sur le territoire qu’il prétend gouverner. Ce sont les militaires russes, en coordination avec les « conseillers » iraniens, qui décident en premier chef.

L’ENJEU D’ALEP

Le bombardement aérien d’un convoi humanitaire de l’ONU et de la Croix Rouge internationale, durant la nuit du 19 septembre 2016, au nord d’Alep, porte toutes les marques d’une initiative du Kremlin. Il s’est poursuivi durant deux longues heures, alors même que le régime Assad avait donné son accord à l’acheminement de cette aide. Une partie des vingt civils tués sont des volontaires du Croissant rouge syrien, dont le président, Abderrahmane Attar, est un proche de Bachar al-Assad. La photo ci-dessus émane de la Défense civile syrienne à Alep.

Rappelons enfin que l’opposition et les jihadistes n’ont aucune force aérienne, tandis que l’aviation pro-Assad n’a aucun moyen de bombardement nocturne. Le raid du 19 septembre a d’ailleurs été prolongé, durant la nuit suivante, par de nouveaux bombardements aériens d’installations médicales, cette fois au sud d’Alep. J’avais décrit sur ce blog, en avril dernier, le caractère systématique de la destruction de toute infrastructure de santé dans les zones tenues par l’insurrection à Alep. Il s’agit de briser les derniers ressorts d’une population civile, privée de soins comme de nourriture, afin de contraindre la résistance locale à la capitulation.

C’est ce scénario implacable qui a déjà conduit, à une échelle plus restreinte, à l’évacuation des combattants, mais aussi de la population civile du bastion révolutionnaire de Daraya, à proximité de Damas, le 26 août 2016. C’est bien cette alternative entre la reddition et la mort que la Russie entend imposer dans toute sa brutalité aux habitants des secteurs rebelles d’Alep. Le Kremlin a en effet ressenti comme une humiliation la rupture du siège des quartiers insurgés d’Alep, au milieu de l’été, et a tout fait pour rétablir un blocus impitoyable, au début de septembre.

La carte ci-dessous des bombardements russes sur le Nord de la Syrie, du 20 au 22 septembre, établie par l’Institute for the Study of War, prouve que les zones tenues par Daech (en gris) sont épargnées, alors que les frappes se concentrent sur le territoire tenu par l’opposition (en jaune).

Autres actualités

20 - Août - 2020

Convention démocrate : Kamala Harris face au poids de l’histoire

Tout y était. Les icônes, les références, les héros de la légende démocrate. Dans son discours d’acceptation de la nomination...

20 - Août - 2020

Un avocat, symbole de la contestation, arrêté à Bangkok

Après la carotte, le bâton : trois meneurs de la contestation étudiante thaïlandaise ont été arrêtés à Bangkok dans la soirée du...

10 - Août - 2020

Le premier ministre libanais, Hassan Diab, annonce la démission de son gouvernement

La démission du gouvernement fait suite à celle de quatre ministres en deux jours. Des manifestants reprochent à la classe politique d’être responsable de...

10 - Août - 2020

Réunie à Abidjan, la diaspora burkinabée affirme son soutien au président Kaboré

La diaspora burkinabée, une communauté de 7 millions de ressortissants dont plus de la moitié vit en Côte d’Ivoire, a lancé à Abidjan, samedi 8...

14 - Juillet - 2020

Affaire Vital Kamerhe : anticorruption et règlements de compte à la tête de la RDC

C’est la nuit où tout a basculé. Le 30 janvier, une pluie diluvienne s’abat sur Kinshasa, emportant les tôles bleues qui cachent les travaux de construction des...