">

La stratégie de Recep Tayyip Erdogan en échec à Idlib

29 - Février - 2020

En froid avec ses alliés occidentaux, en désaccord avec son nouveau partenaire russe, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, n’a jamais été aussi isolé sur la scène internationale au moment où son armée, embourbée en Syrie, fait face à des attaques meurtrières du régime de Damas, soutenu par l’aviation russe.

Car c’est bien une bombe russe à guidage laser (de type KAB-1500L portée par les chasseurs Soukhoï SU-35), capable de pénétrer jusqu’à des profondeurs de 20 mètres, qui a pulvérisé le bâtiment où des soldats turcs avaient trouvé refuge à Idlib, la dernière poche rebelle dans le nord-ouest de la Syrie, causant, jeudi 27 février, la mort de trente-trois d’entre eux, soit les pertes les plus lourdes subies par l’armée depuis des décennies.
« Nouveaux amis »

La situation précaire des militaires turcs à Idlib, où près de dix mille soldats ont été déployés sans couverture aérienne, la Russie étant la seule maîtresse des airs, révèle à elle seule l’incohérence de la politique étrangère et de sécurité du président Erdogan. Elle compromet durablement le projet d’un partenariat stratégique avec Moscou, tant vanté sur la scène politique interne, en Turquie, par les « eurasianistes », lesquels sont devenus, depuis le coup d’Etat raté de 2016, les meilleurs alliés du chef de l’Etat. Elle rappelle la fragilité de la position turque, un pied dans l’OTAN, un pied en dehors. Au plus fort d’une crise diplomatique avec les Etats-Unis, en 2018, M. Erdogan avait indirectement menacé de quitter l’Alliance, assurant que la Turquie se cherchait de « nouveaux amis », une allusion à la Russie.

Confronté à la force de feu russe à Idlib, le voilà qui sollicite le soutien militaire de ses vieux partenaires, menace l’Europe d’une nouvelle crise migratoire et appelle l’OTAN à l’aide. C’est ainsi qu’il réclame à Washington l’installation de missiles Patriot, dont il boudait jusqu’ici l’acquisition, au profit des antimissiles russes S-400, choisis par Ankara malgré leur incompatibilité avec le système de défense otanien.

Autres actualités

16 - Août - 2017

« En Libye, nous ne sommes que des esclaves »

L’enfer migratoire de la Libye (1/3). Dès leur entrée en Libye sur la route de l’Europe et avant d’entreprendre la périlleuse traversée de la...

14 - Août - 2017

Donald Trump à nouveau accusé de complaisance face à l’extrême droite

Après Charlottesville, la Maison Blanche peine à éteindre la polémique née des silences du président sur les mouvements suprémacistes blancs....

14 - Août - 2017

Attaque meurtrière au Burkina Faso : l’opération contre les assaillants « a pris fin »

D’après un bilan provisoire fourni par le gouvernement, au moins 18 personnes ont été tuées et une dizaine d’autres blessées dans l’attaque...

12 - Août - 2017

Corée du Nord et Etats-Unis s’accusent mutuellement d’escalades verbales

Après des jours de menaces, le président chinois a demandé à Donald Trump d’éviter « les mots et les actes » qui pourraient « exacerber...

12 - Août - 2017

Au Liban, la présence massive et prolongée des réfugiés syriens exaspère

En six ans de cohabitation, les humiliations envers une population qui représente un quart du nombre d’habitants au Liban n’ont pas manqué. Les années...