La Turquie et l’Iran s’affrontent de plus en plus ouvertement

25 - Février - 2017

La Turquie et l’Iran s’affrontent de plus en plus ouvertement

Le rôle du PKK est au centre de la rivalité entre les deux puissances sunnite et chiite.

La prise d’Al-Bab, qui renforce la « zone de sécurité » de la Turquie dans le nord de la Syrie, ne va pas arranger les relations entre Ankara et Téhéran, principal soutien du président syrien Bachar Al-Assad, qui y voit une violation de sa souveraineté. Bien que parrains, avec la Russie, de la trêve imposée en Syrie lors des pourparlers d’Astana, la Turquie et l’Iran voient leurs ambitions régionales respectives s’opposer de plus en plus frontalement. Les deux voisins se sont affrontés verbalement comme jamais ces derniers jours, jetant un doute sur la solidité de l’attelage mis au point dans la capitale du Kazakhstan.

Malgré leurs rivalités ancestrales, Ankara et Téhéran s’étaient toujours gardés d’exposer ouvertement leurs divergences mais, cette fois-ci, la tension est palpable. En tournée dans le Golfe et en Arabie saoudite, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui se pose de plus en plus en défenseur des sunnites, a fustigé l’Iran lors d’une conférence donnée le 13 février à Bahreïn, une petite monarchie où la majorité chiite de la population conteste la férule de la famille régnante sunnite : « Certains sont à l’œuvre pour diviser l’Irak. Le sectarisme et les luttes ethniques qui s’y déroulent sont à mettre sur le compte du nationalisme persan. » Quelques jours plus tard, le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Çavusoglu, accusait Téhéran de vouloir transformer la Syrie et l’Irak « en territoires chiites ».
« Notre patience a des limites »

« Notre patience a des limites », a rétorqué le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères, Bahram Ghassemi. Dans la foulée, l’ambassadeur de Turquie à Téhéran, Riza Hakan Tekin, a été convoqué. « L’Iran est en train de créer le terreau propice à une guerre civile islamique », a dénoncé Ibrahim Karagul, éditorialiste du quotidien pro-gouvernemental Yeni Safak, assurant que l’Iran est en train d’attaquer « l’Arabie saoudite via le Yémen et la Turquie depuis la Syrie ».

Ilnur Cevik, le conseiller de politique étrangère du président turc, en a dit un peu plus dans une tribune publiée par le quotidien pro-gouvernemental Sabah le 17 février : « Les Turcs voient les Iraniens comme leurs proches parents, d’autant qu’une large portion de la population de ce pays est d’origine azérie [chiite turcophone]. La Turquie n’a jamais soutenu le terrorisme contre l’Iran. Or, nous constatons que certains acteurs.

Autres actualités

10 - Avril - 2018

En Guinée, un opposant condamné à 18 mois de prison pour « outrage » au président Condé

brahima Sory Camara, membre du parti de Cellou Dalein Diallo, avait tenu des propos jugés diffamatoires sur les réseaux sociaux. Le chef de l’Etat guinéen, Alpha...

10 - Avril - 2018

Bruxelles et Varsovie jouent la détente sur l’Etat de droit

En visite en Pologne, Frans Timmermans, le vice-président de la Commission européenne, n’a pas obtenu les concessions espérées. Frans Timmermans (à...

09 - Avril - 2018

Après un long séjour aux Etats-Unis, le prince héritier saoudien « MBS » de passage à Paris

Mohammed Ben Salman mise désormais tout sur sa relation privilégiée avec les Etats-Unis. La France est redevenue ce qu’elle était : un partenaire, de second...

09 - Avril - 2018

Nucléaire iranien : la mise en garde de Téhéran à Washington

Donald Trump avait menacé en janvier de sortir son pays de l’accord le 12 mai, à l’expiration d’un ultimatum lancé aux Européens pour durcir le...

07 - Avril - 2018

Brésil : la disgrâce d’un président

Editorial. Après la condamnation de Lula, la justice brésilienne doit faire preuve de la même attention envers les dirigeants du centre ou de la droite...