Le Bénin, nouvelle victime de la contagion djihadiste

11 - Mai - 2019

Pour le Bénin, le double enlèvement de Français, le 1er mai dans le parc naturel de la Pendjari, frontalier du Burkina Faso, est une double mauvaise nouvelle. Et leur libération vendredi, par les forces spéciales françaises, ne change rien. Cet événement a confirmé des craintes exprimées depuis des mois quant à la possibilité de voir les groupes djihadistes descendre vers le golfe de Guinée au fur et à mesure de la déstabilisation du nord puis de l’est du Burkina Faso, elle-même consécutive à celle du centre du Mali. Accessoirement, cela contrarie les plans du président béninois, Patrice Talon, de placer les parcs naturels du pays sur la carte d’un tourisme de safaris à forte valeur ajoutée.

Selon une source béninoise proche des services de sécurité, « les autorités béninoises ont été averties depuis quelque temps déjà, par Ouagadougou, de l’infiltration d’éléments venus du Burkina Faso ». Ceux-ci auraient franchi la frontière et cherché refuge dans le parc, alors que les opérations militaires s’intensifiaient côté burkinabé en réponse à la multiplication des attaques de groupes armés. Les ministres de la défense et les chefs d’état-major de la région se sont rencontrés plusieurs fois récemment à ce sujet.
« Au pied du mur »

Cette même source affirme que deux membres de l’organisation Etat islamique, en lien avec le mouvement nigérian Boko Haram, rebaptisé « Etat islamique-province d’Afrique de l’Ouest », ont été arrêtés au Bénin il y a quelques mois sur la base de renseignements français. Cette information n’a jamais été rendue publique. « Le Bénin est ainsi devenu une cible », affirme notre interlocuteur.

Antonin Tisseron, chercheur associé à l’Institut Thomas More, rappelait en mars que « plusieurs dizaines de ressortissants des pays du golfe de Guinée ont rejoint ces dernières années des groupes djihadistes ». « Les Etats côtiers d’Afrique de l’Ouest, écrivait-il dans une note, sont au pied du mur pour élaborer et mettre en œuvre des réponses à même d’endiguer l’extension du djihadisme. » Dans une vidéo diffusée le 8 novembre 2018, Amadou Koufa, le chef de la katiba malienne du Macina, le groupe qui, selon Paris, détenait les deux touristes français, invitait ainsi au djihad contre le Bénin, entre autres pays.

Autres actualités

10 - Avril - 2020

Irak : Mustafa Al-Kadhimi, homme de consensus, chargé de former un gouvernement

L’Irak s’est-il trouvé un premier ministre en la personne de Mustafa Al-Kadhimi ? A 53 ans, le chef du renseignement est le troisième candidat à tenter de former...

09 - Avril - 2020

Coronavirus : aux Etats-Unis, les Asiatiques, victimes de discrimination, contre-attaquent

Le chroniqueur Jeff Yang faisait la queue pour entrer dans un magasin de son quartier de Los Angeles le 23 mars quand il a été pris à partie par une cliente qui finissait ses...

09 - Avril - 2020

Coronavirus : aux Etats-Unis, le lourd tribut des Afro-Américains

Les chiffres sont encore partiels, mais ils ne laissent guère de place au doute. Partout aux Etats-Unis où elle est connue, la proportion des Afro-Américains emportés...

08 - Avril - 2020

Coronavirus : une « enquête disciplinaire » ouverte contre un opposant à Xi Jinping

La nouvelle est tombée, mardi 7 avril, quelques heures avant le déconfinement de Wuhan : Ren Zhiqiang, l’un des derniers membres de l’élite chinoise à oser...

08 - Avril - 2020

Coronavirus : « La Chine a une responsabilité dans cette épidémie transmise par un animal sauvage interdit de commerce »

L’épidémie de Covid-19 est partie de Chine, d’où le virus est passé à l’être humain par le biais d’animaux sauvages, dont,...