">

Le Cachemire indien, une région coupée du monde

07 - Août - 2019

Depuis dimanche 4 août au soir, le Cachemire indien est paralysé. Sous un couvre-feu imposé, ses habitants sont coupés du monde. Il n’y a ni Internet, ni téléphone, ni sources d’information. Les principaux dirigeants des partis politiques locaux ont été placés en détention dans la capitale d’été de l’Etat, Srinagar. Les écoles sont fermées, les rassemblements interdits. Les rares voyageurs qui ont quitté Srinagar au cours des dernières 72 heures évoquent un couvre-feu extrêmement strict, des rues vides et patrouillées par des forces paramilitaires, et un sentiment de peur. La province himalayenne à majorité musulmane, qui est l’une des zones les plus militarisées au monde, est entièrement aux mains des forces de l’ordre, à l’initiative du gouvernement nationaliste hindou du premier ministre, Narendra Modi. Un manifestant est mort dans la région après avoir été pourchassé par la police, a indiqué mercredi 7 août à l’AFP une source policière locale.
Le Cachemire, bâillonné, n’a pas eu son mot à dire lorsque son avenir s’est joué lundi 5 août, 800 kilomètres plus au sud, à New Delhi, dans l’hémicycle du Parlement indien. Amit Shah, ministre de l’intérieur, a annoncé la révocation de l’article 370 de la Constitution indienne, qui garantissait une autonomie d’exception au Cachemire indien, l’Etat du Jammu-et-Cachemire, 13 millions d’habitants. Dans la foulée, la région a perdu son statut d’Etat fédéré et sera scindée en deux « territoires de l’Union », administrés directement par le gouvernement central. Un coup brutal porté aux aspirations historiques du Cachemire indien.
« Prendre des millions de gens en otage n’était pas la meilleure manière de faire passer cette décision », s’indigne Charlotte Nadroo, une Française dont le mari cachemiri est à Srinagar. Car les autorités ont commencé à resserrer leur étau sur la vallée quelques jours plus tôt. Les touristes et visiteurs non cachemiris ont été sommés d’évacuer la région. Près de 40 000 membres des forces de l’ordre ont été positionnés en renfort dans cette région, déjà quadrillée par des milliers de soldats qui s’efforcent d’y réprimer une insurrection séparatiste. Le déploiement sécuritaire est sans précédent. « Le couvre-feu est une mesure de précaution, il a été installé afin que la situation ne se détériore pas », a justifié M. Shah.

Autres actualités

29 - Mars - 2017

L’Iran pousse son avantage dans l’économie syrienne

Téhéran profite massivement du lâchage du régime Assad par ses partenaires traditionnels, la Turquie et les pays du Golfe . En 2010, la compagnie iranienne Toseye...

29 - Mars - 2017

Climat : Donald Trump engage une contre-révolution énergétique

Le président américain a signé mardi un décret remettant en cause l’essentiel de la réglementation mise en place par son prédécesseur pour...

28 - Mars - 2017

Le système Poutine face à la jeunesse russe

En principe, Vladimir Poutine n’a rien à craindre de ses opposants. Le président russe jouit d’un taux de popularité de l’ordre de 80 %. Même en...

28 - Mars - 2017

Famine en Afrique et au Yémen : « Les guerres sont les raisons pour lesquelles on peut mourir de faim aujourd’hui »

Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières, a répondu aux questions des lecteurs du Monde.fr, mardi 28 mars, à l’occasion d’une...

28 - Mars - 2017

Brexit : Theresa May « murmure des mots doux à l’oreille des financiers »

On y est, enfin. Le Royaume-Uni va déclencher ce mercredi 29 mars le fameux article 50 du traité de Lisbonne, qui notifie officiellement à l’Union européenne...