Le Cameroun a expulsé « manu militari » plus de 2 600 réfugiés nigérians, dénonce l’ONU

22 - Mars - 2017

Le Cameroun a expulsé « manu militari » plus de 2 600 réfugiés nigérians, dénonce l’ONU

Plus de 2 600 réfugiés nigérians, installés dans le nord du Cameroun par crainte des attaques du groupe djihadiste Boko Haram, ont été rapatriés de force depuis le début de l’année malgré la signature d’un accord entre les autorités d’Abuja et Yaoundé destiné à éviter ces reconduites à la frontière, a dénoncé, mardi 21 mars, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).
« Depuis le début de l’année, le Cameroun a renvoyé de force plus de 2 600 réfugiés dans des villages frontaliers au Nigeria », a déclaré un porte-parole du HCR, Babar Baloch, lors d’un point de presse.
D’après le personnel du HCR au Nigeria, les réfugiés qui sont renvoyés manu militari ont expliqué que l’armée camerounaise les embarquait « contre leur gré », « sans leur laisser le temps de rassembler leurs affaires », soulignant que ces renvois de force sont contraires au droit international. Parmi les expulsés figurent des jeunes enfants et des femmes enceintes. Certaines familles sont séparées et des mères ont été obligées de laisser leurs enfants derrière elles.
Déplacés internes
Le HCR se dit « particulièrement préoccupé » par le fait que ces rapatriements forcés, qui semblent être motivés par des questions de « sécurité », se poursuivent alors même que l’agence de l’ONU a signé le 2 mars avec le Cameroun et le Nigeria un accord pour le retour volontaire des réfugiés nigérians. Selon les Nations unies, le Cameroun héberge environ 85 000 réfugiés nigérians.
« L’insécurité persiste dans des zones du nord-est du Nigeria, et l’accès aux services de base reste limité », a expliqué Babar Baloch, soulignant que la plupart des réfugiés qui sont revenus au Nigeria ne peuvent pas retourner dans leurs villages d’origine et deviennent des déplacés internes.
La crise affectant la région du lac Tchad, que les Nations unies ont qualifiée de « plus grande crise sur le continent africain », a déplacé plus de 2,7 millions de personnes, dont 200 000 réfugiés, selon le HCR.
La région du lac Tchad regroupe le nord-est du Nigeria, l’extrême nord du Cameroun, l’ouest du Tchad et le sud-est du Niger. Ces pays partagent des frontières communes et poreuses sur ce lac peu profond, parsemé de centaines d’îlots.
Boko Haram, qui a pris les armes en 2009 pour imposer sa propre version d’un salafisme radical dans le nord-est du Nigeria, a mené ces dernières années de nombreux raids meurtriers et attentats-suicides dans les quatre pays.

Autres actualités

24 - Novembre - 2017

Après la défection d’un soldat nord-coréen, Pyongyang remplace ses gardes-frontières

Pour empêcher de futures défections, l’armée nord-coréenne a commencé à fortifier la zone par laquelle le transfuge est passé. La...

23 - Novembre - 2017

La Belgique veut réduire l’influence de l’Arabie saoudite sur sa communauté musulmane

Le statut de la Grande Mosquée de Bruxelles est contesté : la volonté de la diplomatie belge est de rompre une convention qui lie les deux Etats depuis 1969. Le minaret de...

23 - Novembre - 2017

Au Liban, le président Aoun s’impose en défenseur de l’unité nationale

Le chef de l’Etat avait refusé la démission de Saad Hariri avant que ce dernier ne revienne à Beyrouth. Une fermeté qui paie auprès de l’opinion....

22 - Novembre - 2017

La démission de Mugabe ouvre « un moment historique » pour le Zimbabwe

Le secrétaire général d’Amnesty International estime que le peuple du Zimbabwe mérite mieux « après plus de trois décennies de...

22 - Novembre - 2017

Malgré la réconciliation interpalestinienne, le Jihad islamique refuse de déposer les armes

Le mouvement proche de l’Iran soutient néanmoins le rapprochement entre Hamas et Fatah. Des membres du Jihad islamique, aux funérailles de l’un d’entre eux, au...