Le chantier hors norme de la première ligne à grande vitesse d’Afrique
Le chantier hors norme de la première ligne à grande vitesse d’Afrique
Le tronçon Tanger-Kenitra est en cours d’achèvement. La « ligne à grande vitesse Maroc » est prévue à la mi-2018
Dans la lumière de l’hiver marocain, une longue cicatrice dessine un trait sombre sur le flanc des collines verdies par les pluies récentes. Voici la « trace ». La future « ligne à grande vitesse (LGV) Maroc », dont le premier tronçon est en cours d’achèvement entre Tanger et Kenitra. Cinq mille six cents hommes et leurs machines s’affairent sur un chantier de 200 kilomètres qui accumule les superlatifs : l’équivalent de 60 montagnes de terre déplacées en cinq ans, le plus long viaduc pour TGV jamais réalisé, l’équivalent de 100 kilomètres de pieux ancrés dans le sol, 700 000 traverses, 48 000 tonnes de rail…
La LGV Maroc est la première du genre en Afrique. Elle mettra Tanger à 1 h 20 de Rabat et à 2 h 10 de Casablanca (contre presque 5 heures aujourd’hui). C’est un défi et une fierté pour le royaume : le Maroc sera le premier pays du continent à être capable de lancer un train à 320 km/h sur son réseau ferré. L’enjeu existe aussi pour la SNCF, qui accompagne l’Office national des chemins de fer marocains (ONCF) en tant qu’assistant à la maîtrise d’ouvrage et qui veut faire de ce programme une vitrine pour son développement international.
Jeudi 29 décembre, Guillaume Pepy, le président de la SNCF, et son homologue de l’ONCF, Mohamed Rabie Khlie, sont venus décréter la « mobilisation générale » pour achever le chantier. Ils ont pris acte du retard important des travaux en signant un avenant au contrat initial entre les deux entreprises. La ligne aurait dû être mise en service en décembre 2015. Elle ne sera finalement ouverte qu’à la mi-2018,...