LE CNRA VEUT S’IMPLIQUER DANS L’OCTROI DES LICENCES D’EXPLOITATION DE SERVICE AUDIOVISUEL
LE CNRA VEUT S’IMPLIQUER DANS L’OCTROI DES LICENCES D’EXPLOITATION DE SERVICE AUDIOVISUEL
Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) compte s’impliquer dans le processus d’octroi des licences d’exploitation de service audiovisuel, a indiqué, jeudi, à Dakar, son président Babacar Touré.
L’autorité de régulation des médias "doit exercer la plénitude de sa mission, notamment en ce qui concerne les sanctions", a plaidé M. Touré, lors de la remise du rapport 2015 du CNRA au président de la République.
Selon Babacar Touré, dont une copie du discours a été transmise à l’APS, "les fréquences de notre spectre ont été attribuées, dès le départ au petit bonheur la chance, au gré des affinités du moment".
"Les dernières statistiques qui nous ont été transmises par l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) à notre demande, établissent que près de 308 fréquences FM ont été concédées à des opérateurs radio nationaux, 19 à des opérateurs radio étrangers. Plus de 50 fréquences de télévision à divers opérateurs, d’ailleurs peu nombreux", a-t-il fait savoir.
Ces chiffres "doivent être cependant pondérés, puisqu’ils englobent des fréquences +activées+ et des fréquences +dormantes+", a indiqué le président du CNRA.
"Les conséquences de cette situation sont incalculables. Dans ce désordre se sont opportunément installés - des flibustiers de l’audiovisuel qui piratent et commercialisent illégalement les contenus de chaînes dûment installées et déclarées", a déploré Babacar Touré.
Outre "le désordre juridique et commercial" découlant de cette situation, "les risques sont devenus réels et divers, car ces derniers, échappant à toute régulation, produisent et proposent désormais des débats à caractère social ou politique, pratiquent le prosélytisme religieux et relaient des propos identitaires, chauvins, voire irrédentistes", a relevé le président du CNRA.
"S’ouvre alors (.) tout un boulevard à l’incivisme médiatique", caractérisé par un "désordre ambiant (qui) débouche sur des situations inédites : de nombreux détenteurs d’autorisation de diffuser à échelle locale, régionale ou communautaire émettent aujourd’hui sur le plan national, sans modification préalable de la convention qui les régit", a souligné Babacar Touré.
Selon lui, pour ne rien arranger, "d’autres glissent d’une programmation communautaire, vers une transformation en chaînes généralistes, commerciales", évolution qui les amène à faire "alors dans l’information politique".