« Le comportement de la Corée du Nord est rationnel »

18 - Août - 2017

Pour François Heisbourg, président de l’International Institute for Strategic studies, plus la Chine se rangera du côté des Etats-Unis et de leurs alliés, plus Pyongyang jugera nécessaire de se doter de l’arme nucléaire.

Actuellement président de l’International Institute for Strategic studies (IISS), François Heisbourg a commencé sa carrière au Quai d’Orsay. Il a notamment été premier secrétaire de la mission permanente de la France aux Nations unies (ONU). Directeur de la Fondation pour la recherche stratégique entre 2001 et 2005, il a été membre de plusieurs commissions internationales, dont celle sur la non-prolifération et le désarmement nucléaires. Il est l’auteur de nombreux articles et de plusieurs ouvrages, dont Comment perdre la guerre contre le terrorisme ? (Stock, 2016), La Fin du rêve européen (Stock, 2013) et Les armes nucléaires ont-elles un avenir ? (Odile Jacob, 2011).
La Corée du Nord est-elle devenue une puissance nucléaire ?
Elle est en train de se doter d’une force de frappe nucléaire. C’est un processus, pas un état. Elle sait faire exploser des engins nucléaires depuis une douzaine d’années. Elle a sans doute la capacité de tirer des armes nucléaires contre des cibles de courte et de moyenne portée, comme la Corée du Sud ou le Japon. Vu de Tokyo ou de Séoul, la réponse à votre question est donc positive. Vu de Washington, pas encore. Il lui reste un certain nombre de paliers à franchir.
« D’ici à la fin de la décennie, la Corée du Nord sera en mesure d’attaquer Washington ou New York »
Il faut maîtriser les technologies des moyens de propulsion. C’est dans ce domaine que la Corée du Nord a fait les progrès les plus marquants, grâce à des moteurs russes et ukrainiens parvenus dans le pays. Il faut ensuite maîtriser l’étagement de la fusée ; Pyongyang a atteint ce seuil. Il faut par ailleurs maîtriser la miniaturisation nucléaire ; le régime de Kim Jong-un en est là.
Il faut enfin assurer l’arrivée à bon port de la charge nucléaire. Pour le moment, la Corée du Nord y parvient quand les distances sont courtes et que la vitesse de la fusée est peu élevée. Elle n’a pas encore fait la preuve.

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