Le Congolais Jean-Pierre Bemba présente sa facture à la Cour pénale internationale

12 - Mars - 2019

Jean-Pierre Bemba a présenté une note pour le moins salée à la Cour pénale internationale (CPI) : 68,6 millions d’euros, soit presque la moitié du budget annuel de l’institution. Acquitté en appel en juin 2018 pour les « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » commis en Centrafrique en 2002, le président du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) réclame 26,2 millions d’euros pour ses dix années de détention préventive, auquel s’ajoutent 42,4 millions d’euros pour « dommages » infligés aux propriétés de l’homme d’affaires.

Quelques jours après son arrestation en Belgique, en mai 2008, la CPI avait émis plusieurs ordonnances requérant le gel ou la saisie de ses avoirs, en Belgique, au Portugal, au Cap-Vert et en République démocratique du Congo (RDC). Mais ses avocats dénoncent aujourd’hui les « négligences » de la Cour et son échec « à gérer » correctement les biens en question. Fils de l’ancien patron des patrons du Congo, un épicier qui avait fait fortune sous le règne du président Mobutu Sese Seko, Jean-Pierre Bemba possède notamment une compagnie aérienne privée, dont la flotte a rouillé lorsque, détenu, il s’essayait à la peinture pour passer le temps derrière les barreaux de la prison de Scheveningen, à La Haye (Pays-Bas).
Sept avions, quatre propriétés de luxe…
Les biens gelés ou saisis à la demande de la Cour comprennent sept avions, trois propriétés de luxe dans la région de Faro (Portugal), une propriété à Bruxelles, au moins un bateau au Portugal, plusieurs voitures, des parcelles de terres en RDC et plusieurs comptes en banque. Saisi à la demande du procureur, le Boeing 727-100, avec lequel il s’était envolé vers le Portugal lors des violences qui avaient suivi son échec à l’élection présidentielle de novembre 2006 face à Joseph Kabila, est toujours sur l’aéroport de Faro. Mais les notes de parking n’ont pas été honorées, les taxes sont restées impayées et la maintenance n’a pas été assurée. « L’avion n’est maintenant que ferraille », écrivent les avocats dans leur requête.

Suite à son transfèrement à La Haye, le greffe de la CPI avait ordonné à Jean-Pierre Bemba de s’acquitter des honoraires de ses avocats, une note de quelque 36 000 euros par mois, plus une enveloppe de 100 000 euros pour les enquêtes. A plusieurs reprises, au cours du procès, le détenu avait suggéré à la Cour de louer, voire de vendre, son avion pour générer des rentrées d’argent. Mais le procureur avait refusé de remettre les clés et les papiers du Boeing ont été « perdus » jusqu’à l’acquittement prononcé en juin 2018.

Autres actualités

28 - Novembre - 2018

A Tunis, la visite controversée du prince héritier saoudien « MBS »

Les couleurs du Yémen (noir, blanc et rouge) flottent sur la petite troupe de manifestants – environ cinq cents personnes – rassemblés, mardi 27 novembre en milieu de...

28 - Novembre - 2018

Trump renforce sa majorité au Sénat après une victoire dans le Mississippi

onald Trump a consolidé sa majorité républicaine au Sénat avec la victoire dans le Mississippi d’une candidate controversée pour des propos aux...

27 - Novembre - 2018

Etats-Unis : Manafort accusé d’avoir menti au procureur spécial Mueller dans l’enquête russe

Paul Manafort a enfreint l’accord de plaider-coupable conclu en septembre dans le cadre de l’enquête sur des soupçons d’ingérence russe dans la campagne...

27 - Novembre - 2018

Le pacte de l’ONU sur les migrations divise les candidats à la succession de Merkel

Comme d’autres pays européens, l’Allemagne est divisée sur le pacte des Nations unies pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, qui...

26 - Novembre - 2018

Syrie : la Russie met la pression sur les rebelles

Précaire, le cessez-le-feu en vigueur dans le nord de la Syrie a été brutalement rompu le week-end des 24 et 25 novembre, sur fond d’allégations d’attaques...