Le Ghana invite sa diaspora à « rentrer à la maison »
Sicley Williams s’est décidée à sauter le pas, fatiguée par l’ambiance « toxique » de la politique américaine depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir. En 2017, cette Afro-Américaine a quitté son Chicago natal pour s’installer au Ghana. Elle connaissait un peu ce pays d’Afrique de l’Ouest pour y être venue en vacances, et appréciait le calme qui s’en dégageait. Elle travaille désormais comme instructrice de yoga et a ouvert une chaîne de spas dans la capitale Accra.
« Le climat aux Etats-Unis était vraiment négatif, particulièrement autour des questions raciales, explique-t-elle à l’AFP. C’est plus agréable de vivre dans un endroit où tu te sens plus accepté, plus libre, plus enclin à être qui tu es vraiment et, bien sûr, d’être entouré de gens qui te ressemblent. »
« L’année du retour »
Sicley Williams ne sait pas exactement d’où sont partis ses ancêtres, mais le Ghana fut l’un des importants pays de départ de la traite négrière entre les XVe et XVIIIe siècles. Les forts et les donjons qui parsèment encore aujourd’hui la côte Atlantique rappellent ce souvenir douloureux pour tout un peuple, mais aussi pour les millions de descendants d’esclaves.
En 2009, le président américain Barack Obama avait visité le fort de Cape Coast avec toute sa famille, décrivant l’endroit comme un lieu « de tristesse profonde ». « Cela nous rappelle à quel point l’histoire peut avoir ses côtés sombres, mais aussi qu’il est possible de les dépasser », avait déclaré ce fils d’un immigré kényan.