">

« Le Japon joue un rôle majeur dans la crise nord-coréenne actuelle »

10 - Mai - 2018

Un vent d’optimisme souffle entre Pyongyang et Séoul, comme en témoigne le récent sommet intercoréen. Mais Tokyo doit aussi prendre part au processus, affirme dans une tribune au « Monde » Lionel Babicz, historien du Japon et de l’Asie.
Tribune. Le Japon joue un rôle majeur dans la crise nord-coréenne actuelle. En cas de guerre, l’archipel japonais constituerait une cible privilégiée des tirs de missile nord-coréens. Tokyo serait amené à riposter et, pour la première fois depuis 1945, à prendre une part active dans un conflit armé. Si la raison l’emporte, ainsi que semblerait l’indiquer le récent sommet intercoréen, le Japon devra jouer un rôle diplomatique déterminant dans tout accord.

La centralité du Japon dans la crise nord-coréenne tient à la fois à des facteurs géopolitiques évidents – proximité géographique, alliance avec les Etats-Unis, présence militaire américaine dans l’archipel – et au poids de l’histoire, à la mémoire du passé.

La Corée du Nord entretient méticuleusement le souvenir du colonialisme japonais (1910-1945), de la résistance et de la libération. La dynastie Kim puise sa légitimité dans ces événements tragiques. Son fondateur, Kim Il-sung, est érigé en libérateur de la péninsule, et la nécessité de châtier le Japon pour ses crimes passés occupe toujours une place centrale dans la propagande nord-coréenne : les missiles survolant l’archipel seraient un coup de semonce annonçant la volonté de Pyongyang de régler les comptes du passé.

Ressentiment méticuleux
Le Japon, pour sa part, cultive aussi un ressentiment méticuleux à l’égard de la Corée du Nord. Pour Tokyo, il ne s’agit évidemment pas de la période coloniale, de laquelle on préfère ne pas trop parler, mais de l’après-guerre et de l’histoire récente. Le sentiment général est celui d’une bonne volonté japonaise rejetée par une constante malveillance nord-coréenne. On se souvient qu’en 1965, lors du rétablissement des relations diplomatiques avec la Corée du Sud, le Japon tenta (sans succès) de laisser la porte ouverte à l’éventuel établissement de liens officiels avec Pyongyang. On se souvient aussi que dans les années 1990, après la fin de la guerre froide, des délégations parlementaires...

Autres actualités

10 - Octobre - 2019

Attentat de Halle : un « manifeste » qui pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses

Trois documents attribués à l’auteur de l’attentat de Halle, dont un « manifeste », ont commencé à circuler en ligne, quelques heures...

09 - Octobre - 2019

En Italie, le M5S impose la réduction du nombre de parlementaires

Le ministre des affaires étrangères italien, Luigi di Maio, déchire une banderole représentant des fauteuils vides symbolisant le nombre excessif de parlementaires, le...

09 - Octobre - 2019

Présidentielle tunisienne : « Aucun juge ne s’est plaint d’ingérence politique »

La Tunisie doit élire, dimanche 13 octobre, son président pour la deuxième fois après la révolution de 2011. Le second tour doit opposer un candidat en prison,...

08 - Octobre - 2019

Donald Trump crée une nouvelle fois la confusion sur la Syrie

Ordre, contre-ordre ? Washington a oscillé au gré des déclarations de Donald Trump et de ses conseillers à propos de la Syrie, lundi 7 octobre. Le président des...

08 - Octobre - 2019

Brexit : le président du Conseil européen accuse Boris Johnson de jouer avec « l’avenir de l’Europe et du Royaume-Uni »

La perspective de la signature d’un accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne semble s’éloigner de nouveau. Mardi 8 octobre, le président du Conseil...