Le pouvoir cubain envoie sa police politique aux avocats indépendants

16 - Février - 2018

Le gouvernement cubain ne tolère que les juristes à son service.

La Havane veut neutraliser les avocats indépendants en activité à Cuba. Deux mois avant la succession annoncée de Raul Castro à la tête de l’Etat, la police politique fait le ménage. Mardi 13 février, une dizaine d’agents de la Sécurité de l’Etat (police politique), commandés par un major qui s’est identifié simplement comme « José Luis », ont fait irruption au domicile de Me Wilfredo Vallin à La Havane, dans le quartier populaire de La Vibora. Les policiers ont saisi les dossiers et le matériel de travail de l’Association juridique cubaine – non reconnue par les autorités – ainsi qu’une somme équivalente à 800 euros.
Me Vallin a été conduit au commissariat, où on l’a accusé d’exercer sa profession sans autorisation et d’enrichissement illicite. L’exercice indépendant du droit ne figure pas parmi les deux cents activités ou métiers autorisés depuis 2013, pas plus que l’informatique, la médecine, l’enseignement, le journalisme ou l’architecture. Les hommes de loi n’ont d’autre débouché que de travailler pour l’Etat. Les avocats sont regroupés dans des « cabinets collectifs » qui en font des fonctionnaires soucieux de défendre les intérêts du gouvernement, leur employeur, plutôt que ceux de leurs clients. Or ils sont les seuls à pouvoir plaider devant les tribunaux.
Hantise

« La séparation des pouvoirs n’existe pas dans le système cubain, souligne Me Vallin, cité par le site d’information 14ymedio, basé à La Havane. Chaque fois que je parle à la police politique, j’ai l’impression que leurs procédures n’ont rien à voir avec la loi. Ils peuvent faire n’importe quoi, ils se sentent au-dessus de la légalité. » La Sécurité de l’Etat reproche à l’Association juridique cubaine d’avoir aidé les candidats indépendants qui ont voulu se présenter aux élections municipales de novembre 2017, empêchés par de nombreux obstacles et intimidations. « La police politique est très gênée parce que nous avons expliqué aux candidats les détails de la loi électorale », explique l’avocat.
La réforme de la loi électorale et de la législation sur les associations compte parmi les promesses non tenues de Raul Castro. Le registre officiel des associations refuse de reconnaître tout regroupement qui échappe au contrôle du parti unique. L’autorisation accordée à un demi-million de Cubains de travailler à leur propre compte, ou de former une micro-entreprise, n’a pas été accompagnée d’une ouverture politique

Autres actualités

18 - Janvier - 2017

Les armes cachées du vieux porte-avions «  Amiral-Kouznetsov »

L’unique porte-avions russe, Amiral-Kouznetsov, indissociable de sa fumée noire visible depuis l’espace, devait repasser, dans la nuit du mardi 17 au mercredi 18 janvier le...

17 - Janvier - 2017

Arrestation de ses proches, menaces et résolutions de Barrow : La tension monte d’un cran en Gambie

Dans sa déclaration lue hier à Dakar où il réside depuis peu, le président élu gambien n’a pas manqué de mettre en garde ceux qui...

17 - Janvier - 2017

May : « Le Brexit ne peut pas signifier une appartenance au marché unique »

La première ministre britannique détaille, dans un discours prononcé à Lancaster House, sa feuille de route pour la sortie du pays de l’Union européenne....

17 - Janvier - 2017

La transition baroque de Donald Trump

A quoi ressemblera le mandat de Donald Trump ? Car une fois entré en fonctions, le 20 janvier, le nouveau président n’aura pas carte blanche. Quel président sera...

14 - Janvier - 2017

Crise en Gambie: Adama Barrow en route pour le sommet Afrique-France de Bamako

Adama Barrow, le président élu de Gambie, s’apprête à participer au sommet Afrique France de Bamako. C’est le dernier développement de la...