">

Le pouvoir jordanien sous la pression de ses alliés du Golfe

19 - Juin - 2018

Analyse. Les trois milliards de dollars d’aide promis par l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Koweït et le Qatar ont redonné une bouffée d’oxygène et une marge de manœuvre financière à Amman, constate le correspondant du « Monde » à Beyrouth, Benjamin Barthe.

« Dépourvue de ressources naturelles, frappée de plein fouet par les crises syrienne et irakienne, qui ont fait perdre à son économie de précieux débouchés, la Jordanie est condamnée à naviguer entre ses intérêts et ceux de ses généreux mais exigeants bailleurs »

Analyse. « Too strategic to fail » (« Trop stratégique pour chuter ») : le vieil adage concernant la monarchie jordanienne s’est encore une fois vérifié. Secoué au début du mois de juin par un vaste mouvement de protestation contre la politique d’austérité du gouvernement, le royaume hachémite a surmonté la crise grâce à l’intervention de ses pairs du Golfe, inquiets que ce pays tampon, au carrefour des trois principales crises proche-orientales – Syrie, Irak et Israël-Palestine – ne bascule dans le chaos.
Les trois milliards de dollars d’aide promis par l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Koweït et le Qatar ont redonné une bouffée d’oxygène et une marge de manœuvre financière à Amman. Cette enveloppe a permis au nouveau premier ministre, Omar Al-Razzaz, de retirer officiellement, jeudi 14 juin, le projet de loi fiscale qui avait mis en émoi la rue jordanienne.
Le texte prévoyait une augmentation de 5 % à 25 % de l’impôt sur le revenu, dont le seuil était abaissé aux personnes disposant d’un salaire annuel supérieur à 8 000 dinars (9 700 euros), contre 12 000 dinars jusque-là. Ce tour de vis fiscal, venant après une cascade de mesures impopulaires comme la hausse de la TVA et la baisse des subventions sur l’électricité, l’essence et le pain, le tout sur fond de chômage galopant (18,5 % contre 11 % en 2011) et de services publics calamiteux (31 % des foyers scolarisent leurs enfants dans le privé), avait mis le feu aux poudres.
Un retour de la grande frayeur Des milliers de personnes, issues des classes moyennes et populaires, ont manifesté pendant plusieurs nuits d’affilée dans le centre d’Amman, la capitale jordanienne, devant le bureau du précédent premier ministre, Hani Al-Mulki, qui avait fini par être limogé par le roi, le 4 juin. La persistance des manifestations a incité Riyad, Abou Dhabi et Koweït, réunis en urgence à La Mecque, dimanche 10 juin, à débloquer 2,5 milliards de dollars.

Autres actualités

25 - Avril - 2019

« Sous une forme ou une autre, la confrontation entre la Chine et Taïwan est inévitable »

Au-dessus, il y a les typhons, qui adorent Taïwan. Au-dessous, il y a les tremblements de terre, qui accompagnent souvent les typhons. En face, il y a l’armée chinoise, qui...

25 - Avril - 2019

Attentats au Sri Lanka : la traque de suspects continue avec le renfort de l’armée

Le Sri Lanka était toujours, jeudi 25 avril, sous le choc des attentats djihadistes de Pâques qui ont fait 359 morts et quelque 500 blessés, selon le dernier bilan officiel,...

24 - Avril - 2019

En froid avec Trump, la Corée du Nord se tourne vers la Russie, l’ancien « pays frère »

La première rencontre entre le président Vladimir Poutine et le dirigeant Kim Jong-un, qui aura lieu à Vladivostok, jeudi 25 avril, a une signification particulière...

23 - Avril - 2019

Le djihadisme frappe les chrétiens du Sri Lanka

La série d’attentats kamikazes qui a fauché plus de 300 vies au Sri Lanka dans des églises et des hôtels lors des sanglantes Pâques du 21 avril rappelle...

23 - Avril - 2019

Européennes : Angela Merkel, nouvelle bête noire de LRM

C’est une musique qui va crescendo. Plus les semaines passent et plus les responsables de la campagne européenne de La République en marche (LRM) n’hésitent pas...