Le pouvoir saoudien recourt à la politique de la terre brûlée contre les rebelles chiites d’Awamiya

25 - Août - 2017

La localité, située à l’est du royaume, épicentre de la révolte de 2011, a été vidée de sa population et partiellement rasée.

C’est l’épilogue, à retardement, du mouvement de protestation qui avait secoué en 2011-2012 la province orientale de l’Arabie saoudite, terre de la minorité chiite du royaume. A la mi-août, au terme d’une opération de grande envergure, les forces de sécurité ont repris le contrôle de la localité d’Awamiya, l’épicentre de la révolte, transformé au fil des années en un réduit de radicaux, mêlant militantisme politique et criminalité. Menée au pas de charge, sans beaucoup d’égard pour les habitants, obligés de fuir en catastrophe, l’offensive s’est conclue par la destruction du quartier historique d’Al-Mousawara, un dédale de ruelles déshéritées, dont les insurgés avaient fait leur repaire.
Les autorités affirment que l’endroit fera l’objet d’un programme de réhabilitation, destiné à le moderniser et à y relancer l’activité économique. Ce discours est relayé par les élites économiques et religieuses de Qatif, le principal fief de la communauté chiite saoudienne (10 % de la population), voisin d’Awamiya, qui appellent à mettre un point final aux actions armées, dont certains d’entre eux ont même été la cible.
D’autres sources, au sein notamment de l’opposition chiite en exil, dénoncent au contraire une manœuvre politique, qui sous couvert d’aménagement urbain, viserait à détruire, une fois pour toutes, le potentiel de contestation de la région orientale.
« Le gouvernement veut s’assurer qu’il n’y aura plus jamais de soulèvement à Qatif, accuse Ali Adubisi, un dissident et militant des droits de l’homme, qui a obtenu l’asile politique à Berlin. Toutes les petites rues d’Awamiya où les militants se cachaient ont été détruites ; 90 % de la population a dû prendre la fuite et je suis sûr qu’une partie ne pourra pas revenir. C’est une politique de changement démographique délibérée. Le pouvoir se donne les moyens de mieux contrôler la situation. »
C’est d’Awamiya qu’est partie la fronde de 2011. Inspiré par les révolutions...

Autres actualités

30 - Août - 2017

Au Tribunal spécial pour le Liban, les victimes réclament « la vérité »

Douze ans après l’assassinat de l’ancien premier ministre Rafic Hariri, les victimes témoignent, en l’absence des accusés. Sur cette photo du 2 mars 2005,...

29 - Août - 2017

A New York, Bernie Sanders poursuit sa campagne électorale

Le sénateur démocrate a présenté lundi son nouveau livre devant 500 militants. Bernie Sanders à Detroit, le 22 août.  On imaginait assister...

29 - Août - 2017

A Tal Afar, l’EI perd son dernier bastion en Irak

La ville est située sur une route stratégique reliant l’Irak et la Syrie. Actant sa défaite, l’EI se tourne vers la clandestinité et les attentats. Des...

28 - Août - 2017

Finlande : la justice révèle l’identité du principal suspect de l’attaque de Turku

Le mobile d’Abderrahmane Bouanane, un Marocain de 22 ans qui a délibérément visé des femmes le 18 août selon la police, demeure inconnu. Au total, sept...

28 - Août - 2017

Angola : Lourenço, un président dans l’ombre de dos Santos

L’ex-ministre de la défense aura un contrôle limité sur l’appareil d’Etat. Joao Lourenço, le 23 août à Luanda. Crédits : Au...