Le premier ministre hongrois Viktor Orban lâché par ses alliés européens

13 - Septembre - 2018

Mieux vaut tard que jamais. En votant, mercredi 12 septembre, par 448 voix contre 197, en faveur du déclenchement d’une procédure contre la Hongrie pour atteintes à l’Etat de droit, le Parlement européen a enfin envoyé un signe fort de son engagement pour la défense des valeurs démocratiques fondatrices de l’Union européenne (UE). Dans la bataille qui divise l’Europe depuis la montée du populisme, ce vote constitue un moment historique : celui où le camp des valeurs fondatrices reprend l’offensive.

C’est, sans doute, un moment politique plus que juridique. En dépit de son surnom d’« option nucléaire », la procédure de l’article 7 du traité sur l’UE, déjà engagée contre la Pologne pour la même raison, le 20 décembre 2017, est longue et incertaine. Nul ne sait à quoi exactement elle aboutira ni en combien de temps. Mais le débat qui a eu lieu, le 11 septembre, au Parlement européen, la veille du vote, en présence du premier ministre hongrois, Viktor Orban, qui avait fait le déplacement, a permis de clarifier les lignes de fracture. M. Orban s’est montré clair dans ses convictions nationalistes, déterminé dans sa volonté de résister à ce qu’il a qualifié de « chantage » de la part de Bruxelles. Parmi les nombreux députés qui se sont exprimés, en dehors de ceux de son propre parti, les seuls soutiens du gouvernement hongrois sont venus de l’extrême droite.
Danger d’éclatement du PPE

La clé de ce vote se trouve évidemment dans le revirement des dirigeants du Parti populaire européen (PPE), la formation regroupant la plupart des partis de droite et de centre droit au Parlement, et dont est membre le parti de M. Orban, le Fidesz. Trop longtemps, depuis le retour au pouvoir de Viktor Orban, en 2010, le PPE a refusé d’affronter la réalité de l’évolution antidémocratique de sa politique, soucieux de préserver son rôle de premier parti au Parlement européen. La Pologne, dont le parti au pouvoir, Droit et justice (PiS), n’est pas membre du PPE, en a même pris ombrage, faisant valoir, en privé, que si Bruxelles se montrait plus sévère à son égard qu’à l’égard de la Hongrie, c’était parce que le PiS ne bénéficiait pas de la protection du PPE.

Autres actualités

02 - Octobre - 2019

Crise politique majeure au Pérou entre le président et le Congrès fujimoriste

Mardi 1er octobre, les députés de la majorité parlementaire fujimoriste se sont présentés au Congrès, pourtant dissous la veille par le président...

30 - Septembre - 2019

Brexit : la montée de la violence verbale inquiète les responsables politiques

« Je n’ai pas peur des futures élections, j’ai peur d’être blessée ou même tuée. » Jess Phillips, députée, a...

30 - Septembre - 2019

A Hongkong, le rôle de la police en accusation face aux manifestants

Les 5 ans de la « révolution des parapluies », 28 septembre 2014, et les 70 ans du 1er octobre 1949 : deux anniversaires qui alimentent la colère de Hongkong, alors que...

28 - Septembre - 2019

Les Hongkongais dans les rues pour le cinquième anniversaire du « mouvement des parapluies »

A la nuit tombée, plusieurs dizaines de milliers de manifestants se sont massés, samedi 28 septembre, dans le Tamar Park, en plein centre de Hongkong. C’est là...

28 - Septembre - 2019

Trump en guerre contre les institutions

Les mots ont un sens. « Nous sommes en guerre », a averti le président Donald Trump, jeudi 26 septembre, en évoquant, au cours d’un événement...