">

Le président Mattarella bloque le gouvernement Conte, l’Italie plonge dans le chaos politique

28 - Mai - 2018

Le chef de l’Etat a refusé la nomination de Paolo Savona, jugé trop anti-euro, au ministère de l’économie. De nouvelles élections semblent désormais très probables.
La scène n’a pas duré cinq minutes. Avec la même nervosité palpable qu’il avait déjà manifestée quatre jours plus tôt, lorsqu’il est apparu pour la première fois devant les mêmes projecteurs, le juriste Giuseppe Conte, 53 ans, pressenti pour occuper le poste de président du conseil, s’est présenté dans la salle de presse du Quirinal, au sortir d’une entrevue avec le président Sergio Mattarella.

« Je peux vous assurer que j’ai fourni le maximum d’efforts et d’attention pour mener à bien cette tâche et l’avoir fait dans un climat de totale collaboration avec les responsables politiques qui m’ont désigné », a-t-il commencé. Puis il a annoncé ce que ses deux commanditaires, la Ligue et le Mouvement 5 étoiles, avaient déjà fait savoir avant même la fin de l’entretien : faute d’accord du chef de l’Etat sur la totalité de l’équipe, et plus précisément sur la personne du ministre de l’économie – le président refusant la candidature de Paolo Savona, qu’il juge trop anti-euro et trop anti-allemand –, pas question de former un gouvernement. Giuseppe Conte est donc forcé de renoncer à la mission qui lui avait été confiée.

Puis le professeur a soigneusement rangé le texte de son discours dans une pochette et s’est éclipsé. La carrière gouvernementale de ce parfait inconnu, choisi par la Ligue et le Mouvement 5 étoiles après des semaines de tractations, venait de s’achever avant même d’avoir commencé.

Par cet énième rebondissement, deux mois et demi après les élections du 4 mars, la crise gouvernementale italienne est entrée dans une nouvelle phase, inédite et d’une gravité vertigineuse. En effet, en mettant tout son poids institutionnel dans la balance, le président Sergio Mattarella a réussi à empêcher, à court terme, la constitution d’un gouvernement qu’il n’appelait manifestement pas de ses vœux. Mais il a en même temps offert aux partis « antisystème » un argument en or, crédibilisant l’idée d’un pouvoir téléguidé depuis Berlin...

Autres actualités

15 - Avril - 2019

Après la chute d’Omar Al-Bachir, la confusion règne au Soudan

A bien regarder le profil des généraux qui, au sein du Conseil militaire de transition (TMC), doivent influer sur la manière dont va être géré le Soudan...

15 - Avril - 2019

Le plan de « paix » de Trump attendu sans illusions par les acteurs du conflit israélo-palestinien

Personne ne l’a consulté, mais tout le monde en parle. Malgré des révélations quasi quotidiennes sur l’administration Trump, un sujet est resté...

13 - Avril - 2019

Quatre pays d’Europe acceptent d’accueillir les migrants bloqués depuis dix jours en mer au large de Malte

Les migrants bloqués depuis dix jours en mer sur l’Alan-Kurdi, navire de l’ONG allemande Sea-Eye, vont enfin pouvoir débarquer à Malte. Le premier ministre...

13 - Avril - 2019

La CPI renonce à enquêter sur les crimes de guerre en Afghanistan

Enquêter sur les crimes en Afghanistan ne serait pas dans « l’intérêt de la justice », ont estimé, vendredi 12 avril, les juges de la Cour...

12 - Avril - 2019

Brexit : entre Emmanuel Macron et Angela Merkel, les nerfs à vif

Les divergences entre la France et l’Allemagne n’ont rien d’exceptionnel. A force de concertations, pourtant, les deux pays réussissent généralement...