">

Le président sud-africain, Jacob Zuma, poussé vers la sortie

13 - Février - 2018

Le conseil exécutif de l’ANC s’est accordé pour « rappeler » le chef de l’Etat, qui, comme tout membre du parti, est « déployé » dans une fonction. Celui-ci doit encore accepter la décision.

Le président Jacob Zuma, au Cap (Afrique du Sud), le 7 février. Crédits : SUMAYA HISHAM / REUTERS
Son parti, le Congrès national africain (ANC), a finalement tranché. Jacob Zuma doit abandonner ses fonctions de président de la République d’Afrique du Sud. L’ANC vient de le lui demander dans la nuit de lundi 12 à mardi 13 février, au terme d’une réunion extraordinaire des délégués de son conseil national exécutif. Une décision que l’ANC a confirmée mardi lors d’une conférence de presse à Johannesburg, sans toutefois donner à M. Zuma de date butoir pour s’y plier. Le secrétaire général du parti, Ace Magashule, s’est toutefois dit « certain » que M. Zuma se prononcerait mercredi.
En théorie, c’est la fin, la chute, la conclusion. Le spectre des tribunaux agité dès qu’il aura perdu son immunité. Mais le chef de l’Etat n’abandonne pas le combat, même quand tout semble perdu. Peut-être est-ce la marque de ses années dans la lutte, de ses dix années de prison, ou des opérations clandestines à haut risque quand il infiltrait des combattants de l’ANC dans l’Afrique du Sud de l’apartheid ?

Alors, quand lui a été communiquée la décision prise par l’ANC, dont il a dit une fois que ses intérêts « primaient pour [lui] sur l’intérêt de la nation », il n’a pas saisi la perche tendue. Selon des sources citées par la presse sud-africaine, le chef de l’Etat aurait fait une contre-proposition consistant à repousser sa démission de trois mois. Une éternité, compte tenu des manœuvres possibles dans l’intervalle et de la capacité de nuisance du président Zuma, suspecté de vouloir signer à toute force un accord pour la construction de centrales nucléaires russes qui ruinerait l’Afrique du Sud. Auparavant, il avait demandé, semble-t-il, de bénéficier d’une immunité (impensable) ou de voir tous ses futurs frais de justice pris en charge par l’Etat. Des détails de dernière minute.
Sauf coup de théâtre Jacob Zuma va devoir plier. La partie est finie, l’ANC a parlé. Pour en arriver à cette décision, il a fallu treize heures de discussions aux membres de l’organe le plus puissant du parti, réunis à Irene, dans la banlieue de Pretoria, la capitale administrative sud-africaine. Peu avant minuit, les délégués du conseil national exécutif ont franchi une ligne que le pays guette depuis un temps infini. Ils ont sacrifié celui qu’ils avaient tant protégé.

Autres actualités

18 - Avril - 2019

Indonésie : le président sortant, Joko Widodo, remporte les élections

Le président Joko Widodo, qui incarne l’Indonésie de la tolérance et de la diversité dans un archipel travaillé par la montée en puissance des...

17 - Avril - 2019

Crise libyenne : Rome craint une perte d’influence à Tripoli et de nouveaux départs de migrants

Au moins l’avertissement est clair. Interrogé par le quotidien italien La Repubblica, le chef du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale, Faïez...

17 - Avril - 2019

Au Liberia, vague de licenciements dans les plantations géantes de Firestone

Le plus gros employeur privé au Liberia, la compagnie de pneumatiques Firestone, a annoncé mardi 16 avril le licenciement de 200 de ses 6 200 employés, qui devrait être...

16 - Avril - 2019

Incendie de Notre-Dame : « tristesse » et « solidarité » au sein de la communauté internationale

Espagne, Etats-Unis, Allemagne, Liban… Alors qu’un violent incendie était toujours en cours dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, lundi 15 avril, des chefs...

16 - Avril - 2019

Au Brésil, une bavure policière met en lumière le racisme des forces de l’ordre

Evaldo Rosa dos Santos, 51 ans, était un père de famille sans histoire. Un « citoyen de bien », selon le vocable prisé par le président brésilien...