Le Rassemblement national tente de balayer les soupçons d’ingérence russe

20 - Mai - 2019

Une affaire autrichienne à régler en Autriche, et qui n’a surtout rien à voir avec la France. Ni avec le Rassemblement national. Encore moins avec Marine Le Pen. Samedi 18 mai, le vice-chancelier autrichien du FPÖ, Heinz-Christian Strache, a été poussé à la démission après la divulgation d’une vidéo compromettante sur ses liens avec la Russie. Un coup d’autant plus rude pour l’extrême droite européenne qu’il est tombé le jour même de sa grand-messe italienne.

La Ligue de Matteo Salvini et le RN de Marine Le Pen se retrouvaient en effet ce même samedi, à Milan, entourés de dix autres partis nationalistes… dont le FPÖ. La photo de famille devait venir prouver que le « supergroupe » souverainiste tant annoncé pourrait bien voir le jour dans l’Hémicycle européen, au lendemain du 26 mai. D’autant que le duo Salvini-Le Pen profite de bons sondages en cette fin de campagne. La Ligue italienne espère faire élire vingt-six eurodéputés, soit vingt de plus qu’actuellement ; le RN pourrait, quant à lui, atteindre le seuil des vingt.

« Nous ne nous exprimerons pas avant d’avoir les explications de M. Strache », Marine Le Pen, présidente du RN

Mais c’était sans compter la tempête venue de Vienne, dans laquelle l’extrême droite française tente de ne pas se laisser emporter. Car à une semaine du scrutin européen, l’affaire a finalement coûté le pouvoir à l’allié historique de Marine Le Pen.
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« Nous ne nous exprimerons pas avant d’avoir les explications de M. Strache », avançait prudemment la patronne du RN lors d’une conférence de presse à Milan, samedi matin. Soit quelques heures avant l’éclatement de la coalition autrichienne. « Quelle que soit la véracité de ces accusations, cela ne fait pas disparaître » l’électorat du FPÖ, a finalement ajouté Marine Le Pen, sans lâcher son allié et jugeant même « étrange » que « cette vidéo qui a deux ans d’ancienneté sorte aujourd’hui, à quelques jours de l’élection ».
« La macronie en panique »

La tête de liste de la majorité présidentielle française, Nathalie Loiseau, l’accuse de « se vassaliser » devant Vladimir Poutine et Donald Trump ? Marine Le Pen retourne l’attaque à l’adversaire. « La Macronie en panique tombe dans un complotisme délirant », a-t-elle ainsi réagi sur Twitter, dimanche, avant d’ajouter dans un second message que « les seules influences russes à [sa] connaissance sont celles-là ». Et de renvoyer vers un article de presse sur « l’affaire Benalla, Emmanuel Macron et le contrat russe ». Une référence à l’enquête ouverte par le Parquet national financier, en février, sur un contrat de sécurité signé entre la société d’un ancien collaborateur de l’Elysée, Vincent Crase, et un oligarque russe. Un contrat qui, selon Mediapart, aurait été « négocié » par Alexandre Benalla, alors toujours en mission à l’Elysée.

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