Le roi de Jordanie va en Cisjordanie, une première depuis 2012

07 - Août - 2017

Ce voyage diplomatique intervient moins de deux semaines après un nouvel accès de fièvre autour de l’accès à l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem.
Le roi Abdallah II avec Mahmoud Abbas, en Cisjordanie, le 7 août. 
Le roi Abdallah II de Jordanie rencontre, lundi 7 août, le présidentMédia d’appel palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah, à l’occasion de sa première visite en Cisjordanie depuis cinq ans. Le souverain hachémite, qui effectue le déplacement en hélicoptère, est arrivé en fin de matinée dans la cour du palais présidentiel.
La Jordanie, dont la moitié de la population est d’origine palestinienne, reste un acteur incontournable du conflit israélo-palestinien : soutien des Palestiniens, seul pays arabe avec l’Egypte à avoir fait la paix avec Israël, gardien historique de l’esplanade des Mosquées à Jérusalem et interlocuteur respecté des administrations américaines.
Mais cette visite intervient dans un contexte diplomatique tendu. Il y a moins de deux semaines, un nouvel accès de fièvre autour de l’accès à l’esplanade des Mosquées a embrasé Jérusalem, avec des affrontements quasi quotidiens entre fidèles musulmans palestiniens et forces israéliennes.
Lire aussi : Violences à Jérusalem : « La mosquée Al-Aqsa est le cœur de l’identité palestinienne »
Les tensions entre la Jordanie et Israël sont montées d’un cran après le meurtre de deux Jordaniens par un garde de sécurité israélien dans l’enceinte de l’ambassade d’Israël à Amman, le 23 juillet.
La coopération sécuritaire suspendue
Les promesses israéliennes de faire la lumière sur les événements de l’ambassade, consécutifs à une agression selon les autorités israéliennes, n’ont pas dissipé le ressentiment jordanien, d’ailleurs exacerbé par l’accueil chaleureux fait par le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, au tireur à son retour en Israël.
Lire aussi : Trois semaines sous haute tension entre Israël et la Jordanie
Les violences se sont dissipées à Jérusalem quand M. Nétanyahou a battu en retraite et renoncé à installer de nouveaux dispositifs de sécurité autour de l’esplanade. Ces mesures avaient été perçues par les Palestiniens comme un empiétement israélien supplémentaire sur le troisième lieu saint de l’islam, et avaient poussé Mahmoud Abbas à suspendre la stratégique coopération sécuritaire avec Israël.
Si la Jordanie, maîtresse de l’esplanade des Mosquées jusqu’en 1967, en conserve encore la garde – en vertu de l’accord de paix de 1994 avec Israël –, l’Etat hébreu en contrôle tous les accès.

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