">

Le vote des Kurdes, une menace pour Erdogan

22 - Juin - 2018

Le dirigeant turc pourrait perdre sa majorité si le parti kurde recueillait plus de 10 % des voix dimanche.

 

A Diyarbakir, les apparences peuvent être trompeuses. Dans la grande ville du sud-est à majorité kurde de la Turquie, la propagande électorale foisonne. Des fanions frappés des logos des principales formations en lice flottent au-dessus des rues encombrées. Sur les murs s’étalent les portraits souriants accompagnés de slogans percutants des candidats à l’élection présidentielle et aux législatives qui se tiendront dimanche 24 juin. Tous les partis sont représentés et pourtant, à Diyarbakir comme dans le reste des régions kurdes dont la ville fait figure de capitale informelle, les enjeux du scrutin ne sont pas les mêmes qu’ailleurs.
Le Parti de la justice et du développement (AKP) du président Erdogan n’y a pas pour adversaire principal la coalition d’opposition qui le menace dans le reste du pays, dont l’influence reste ici marginale. Il cherche surtout à contrer le mouvement kurde, représenté par le Parti démocratique des peuples (HDP). Et cette bataille électorale a une importance décisive pour le pays tout entier. « Selon la loi électorale turque, si le HDP ne passe pas la barre des 10 % à l’échelle nationale, l’AKP, qui est en deuxième place dans la région grâce au vote conservateur, raflera tous les sièges dans les circonscriptions kurdes et aura une large majorité au Parlement », explique Sibel Yigitalp, députée HDP de Diyarbakir.
Conflit armé sans fin
Or, en pays kurde, la campagne électorale a ceci de particulier qu’elle est menée au cœur d’un conflit armé sans fin, celui qui oppose le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à l’Etat turc depuis 1984. A Diyarbakir, le long des avenues filent des blindés aux carrosseries anguleuses, toutes mitrailleuses dehors. Au-dessus des rues commerçantes et des terrasses de café, le bruit de la ville peut être soudain recouvert par le vrombissement d’avions de chasse au décollage. Les appareils dévoilent parfois leurs silhouettes effilées entre deux immeubles, avant d’aller frapper les...

Autres actualités

15 - Mars - 2018

Ex-espion empoisonné : Londres en quête de soutien international à l’ONU

Les Britanniques ont demandé à leurs alliés « de se tenir à leurs côtés ». Moscou dément catégoriquement sa...

15 - Mars - 2018

« Trump, qui n’aime pas l’accord négocié avec Téhéran sur le nucléaire iranien, va adorer les tractations avec Kim Jong-un »

Dans sa chronique, Alain Frachon, éditorialiste au « Monde », s’interroge sur le sens que le président américain et le dirigeant nord-coréen mettent...

14 - Mars - 2018

Avec le départ de Tillerson, Trump impose une ligne dure en diplomatie

Le nouveau secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, jusqu’ici à la tête de la CIA, a noué une relation de proximité avec le président, dont il partage...

14 - Mars - 2018

L’armée éthiopienne tue 9 civils, 5 000 personnes fuient au Kenya

En Ethiopie, les relations se sont dégradées entre habitants et soldats déployés à Moyale, en région Oromia, fief de la contestation antigouvernementale....

13 - Mars - 2018

L’ONU accuse Facebook d’avoir laissé se propager des discours de haine contre les Rohingya

En Birmanie, où le réseau social est particulièrement populaire, des ultranationalistes l’ont utilisé pour diffuser des appels à la violence envers la...