Les ambiguïtés de Pékin face à Pyongyang

21 - Septembre - 2017

Analyse. la chine est écartelée entre son objectif affiché de ne pas tolérer une Corée du Nord nucléaire et sa crainte de voir s’écrouler le régime.
« L’ambivalence chinoise s’explique en partie par les besoins économiques de ses deux grandes provinces, le Liaoning et le Jilin, le long des 1 400 kilomètres de frontière entre les deux pays ». (Photo : Kim Jong-un visite une pommeraie, dans la région de Kwail county dans la province nord-coréenne du South Hwanghae. Photo fournie par l’agence gouvernementale Central News Agency (KCNA), le 21 septembre).

Accaparant, à elle seule, plus des trois quarts des échanges entre la Corée du Nord et le reste du monde, la Chine est accusée de ne pas en faire assez vis-à-vis de son voisin, malgré la résolution 2375, votée le 11 septembre par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui prévoit de diminuer de 30 % les fournitures de pétrole chinois à Pyongyang. Vues de Pékin, les choses ne sont pas si simples. Comme la Russie, la Chine juge que plus les sanctions mordent, plus la Corée du Nord se rebiffe.
Pékin semble dépourvu d’interlocuteur fiable au sein du régime nord-coréen
Pékin est écartelé entre son objectif affiché de ne pas tolérer une Corée du Nord nucléaire et sa crainte de voir s’écrouler le régime. Ce qui lui ferait risquer une « crise humanitaire », avec réfugiés à la clé, voire une guerre. Elle se méfie d’un processus de réunification qui lui échapperait et posterait à ses frontières un allié des Etats-Unis.
« Les Chinois ne se font pas vraiment d’illusions sur le fait que la Corée du Sud abandonne cette alliance », estime le sinologue François Godement. Les relations Chine - Corée du Nord n’en sont pas moins en crise, malgré le traité de défense mutuelle qui lie les deux pays jusqu’en 2021. Il n’y a plus d’échanges de haut niveau, et Pékin semble dépourvu d’interlocuteur fiable au sein du régime nord-coréen. Avec Xi Jinping, la Chine a cherché à déprendre ces relations du cadre des échanges entre leurs deux partis uniques.
Ambivalence chinoise
« Les Nord-Coréens voudraient que nous séparions la question du nucléaire du reste de la relation bilatérale, car ils disent qu’ils vont continuer les essais et que cette relation se détériore. Nous leur disons que les essais nucléaires sont justement le seul facteur qui affecte la relation. Ils vont au-delà d’une ligne rouge pour la Chine », estime par exemple Lu Chao, directeur de l’Institut sur la péninsule coréenne de l’académie des sciences sociales du...

Autres actualités

21 - Mai - 2019

Irlande : après le Brexit, « nous allons être le seul pays anglophone d’Europe »

Helen Mc Entee, 32 ans, est membre du Fine Gael, parti de centre droit irlandais. Elle a été nommée en juin 2017 ministre des affaires européennes dans le gouvernement...

21 - Mai - 2019

La République démocratique du Congo a enfin un premier ministre

Quatre mois après son arrivée au pouvoir, le président Félix Tshisekedi a nommé, lundi 20 mai, son premier ministre à la suite d’âpres...

20 - Mai - 2019

Le Rassemblement national tente de balayer les soupçons d’ingérence russe

Une affaire autrichienne à régler en Autriche, et qui n’a surtout rien à voir avec la France. Ni avec le Rassemblement national. Encore moins avec Marine Le Pen. Samedi...

20 - Mai - 2019

Investiture de Volodymyr Zelensky en Ukraine : « Il est sincère dans sa volonté de faire bouger les choses »

Le nouveau chef de l’Etat ukrainien, l’acteur et humoriste Volodymyr Zelensky, doit être investi dans ses fonctions présidentielles le 20 mai après avoir largement...

18 - Mai - 2019

Législatives en Australie : victoire inattendue des conservateurs au pouvoir

Le chef de l’opposition travailliste, Bill Shorten, donné favori aux élections législatives en Australie, a reconnu, samedi 18 mai, sa défaite et annoncé...