« Les armes françaises favorisent les abus en Egypte »

28 - Janvier - 2019

Le 27 janvier, le président Emmanuel Macron a commencé sa première visite officielle en Egypte. Les relations entre les deux pays et leurs présidents n’ont jamais été aussi bonnes. Emmanuel Macron a justifié le soutien de la France à l’Egypte, malgré les graves violations largement documentées commises par le gouvernement du président Abdel Fattah Al-Sissi, en expliquant que la France considère ce pays comme un rempart contre le terrorisme. Emmanuel Macron a même affirmé que « la sécurité de ce pays ami, c’est aussi notre propre sécurité ».

Au nom de cette amitié, la France a vendu beaucoup d’armes à l’Egypte, devançant les Etats-Unis pour devenir son principal fournisseur entre 2013 et 2017. Rien qu’en 2017, elle lui a livré pour plus de 1,4 milliard d’euros d’équipements militaires et de sécurité. La France a fourni des navires de guerre, des avions de combat et des véhicules blindés, tandis que des entreprises françaises – avec l’accord des autorités – ont fourni des outils de surveillance et de contrôle des foules. En décembre 2018, au Caire, la ministre de la défense, Florence Parly, a coupé le ruban du premier Salon d’armement égyptien aux côtés d’Al-Sissi.

Critiqué pour ce soutien, le président Macron a répondu vouloir être pragmatique et refuser de « donner des leçons » à Al-Sissi sur les droits humains. Mais il ne s’agit pas que la France fasse la leçon à l’Egypte ou d’un problème soulevé par des activistes naïfs ignorant les risques sécuritaires dans le pays. Le problème est ici que la France favorise directement les abus et ne respecte pas ses propres obligations internationales en matière de réglementations sur les ventes d’armes, qui interdisent les transferts vers des pays où il existe un risque important qu’elles puissent être utilisées pour commettre ou faciliter des violations graves des droits humains.

Les autorités françaises affirment qu’elles n’ont délivré des licences pour des équipements militaires que dans le cadre de la « lutte antiterroriste » en Egypte, non pour des opérations de maintien de l’ordre. Mais comme l’ont démontré des rapports récents d’Amnesty International et de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) avec l’Observatoire des armements, les forces de sécurité égyptiennes ont utilisé des véhicules blindés fournis par la France pour disperser violemment des sit-in pacifiques. Amnesty International a noté que « les véhicules français ne se contentaient pas d’accompagner les forces de sécurité, mais constituaient eux-mêmes des outils de répression, jouant un rôle très actif pour écraser l’opposition ».

Autres actualités

26 - Octobre - 2019

En Irak, manifestations pour « la chute du régime » après une nuit de feu et de sang

Les forces de sécurité irakiennes tentaient, samedi 26 octobre, de venir à bout de nouvelles manifestations, à Bagdad et ailleurs en Irak, qui réclament «...

25 - Octobre - 2019

Brexit : le chantage aux élections de Boris Johnson pour sortir de l’impasse

Brexitland vire à l’Absurdland… Jeudi 24 octobre, dans un nouveau mouvement aussi tactique qu’improbable, le premier ministre Boris Johnson a renoncé...

25 - Octobre - 2019

« Au Cameroun, on constate une sophistication tactique de Boko Haram »

Contrairement à ce qu’avait déclaré en 2016 le président nigérian, Muhammadu Buhari, Boko Haram n’est pas « techniquement défait...

24 - Octobre - 2019

Alpha Condé : « Je ferai ce que veut le peuple de Guinée »

Premier président de Guinée élu démocratiquement, en 2010, Alpha Condé fait face à une large contestation née de la volonté que lui...

24 - Octobre - 2019

Au Bangladesh, 16 personnes condamnées à mort pour le meurtre d’une jeune femme, brûlée vive

Au Bangladesh, 16 personnes ont été condamnées, jeudi 24 octobre, pour le meurtre d’une jeune femme de 19 ans, brûlée vive pour avoir porté plainte...