Les états d’âme des diplomates face au FN

14 - Mars - 2017

Les états d’âme des diplomates face au FN

Ils ne sont pas seuls, au sein de la haute fonction publique, à se préoccuper de la montée dans les sondages de Marine Le Pen, mais les diplomates, de par leur fonction même, se retrouvent quotidiennement à devoir répondre aux inquiétudes de leurs interlocuteurs aussi bien en Europe qu’ailleurs sur les conséquences d’une possible victoire de la candidate du Front national à la présidentielle. Le rôle d’un ambassadeur est de représenter son pays mais aussi de défendre sa politique. D’où un vague à l’âme croissant. « Justifier le bien-fondé du Brexit et démontrer que la France doit suivre cet exemple ou expliquer que le seul moyen de mettre fin à la guerre en Syrie est de renforcer le pouvoir de Bachar Al-Assad contredirait tout ce en quoi je crois et toute la politique que nous avons menée depuis des années », soupire ainsi un ambassadeur.
Nul ne croit vraiment à une victoire de Mme Le Pen mais l’hypothèse est dans toutes les têtes. La plupart se taisent, y compris pour ne pas donner de la crédibilité à ce scénario catastrophe. Certains ont pourtant décidé de sortir du silence comme l’ambassadeur au Japon, Thierry Dana, affirmant dans une tribune publiée dans Le Monde daté du 9 mars qu’il se refuserait à « servir » une présidence Le Pen. « Si les éléments de la tragédie française qui se mettent en place devaient conduire à son élection, je me placerais en réserve de toute fonction diplomatique », écrit cet ambassadeur rappelé récemment de Tokyo et dont la nouvelle affectation n’est toujours pas connue. D’où quelques ricanements parmi certains de ses pairs. Tous lui reconnaissent néanmoins le mérite d’avoir posé publiquement un problème que, jusque-là, nombre d’entre eux préféraient éluder.

« Un très beau texte » a aussitôt réagi l’ambassadeur à Washington, Gérard Araud. Interrogé par un journaliste du Washington Post sur les conséquences d’une éventuelle victoire de la candidate du FN, il évoque « un désastre total ». Il rajoute que l’application du programme de Mme Le Pen, avec une sortie de la zone euro voire de l’Union européenne, entraînerait « un séisme politique ». « Cela signifierait l’effondrement de l’Union européenne, car l’Union européenne sans la France n’a aucun sens », explique également M. Araud.
Cet ambassadeur qui, en novembre 2016, apprenant le triomphe de Donald Trump, avait tweeté « un monde s’effondre.

Autres actualités

22 - Mai - 2018

Au Venezuela, les anti-Maduro sans stratégie

Après la réélection controversée du président chaviste, les opposants hésitent à engager une épreuve de force. Face à la...

22 - Mai - 2018

En Guinée, Ibrahima Kassory Fofana devient premier ministre

Membre du gouvernement sortant, l’économiste de 64 ans a été nommé par le président Alpha Condé à la tête de la prochaine...

19 - Mai - 2018

Violences à Gaza : le Conseil des droits de l’homme de l’ONU lance une enquête

Les conclusions de l’investigation, qui seront rendues avant mars 2019, ont toutes les chances d’être ignorées par lsraéliens et Américains. Le 15 mai...

18 - Mai - 2018

Pourquoi les Européens tremblent face au prochain gouvernement italien

La perspective d’une coalition des « antisystème » laisse craindre, à Bruxelles, que Rome enfreigne les règles budgétaires de l’Union...

18 - Mai - 2018

L’Egypte ouvre exceptionnellement sa frontière avec Gaza pour le ramadan

Après la mort, lundi, de 60 Palestiniens sous les balles de l’armée israélienne à la barrière entre Israël et la bande de Gaza, l’Egypte a...