Les Etats-Unis donnent rendez-vous à Bahreïn pour le premier volet de leur plan de paix

22 - Mai - 2019

C’est un premier rendez-vous, qui ne présage en rien de la suite et suscite déjà le scepticisme. L’administration Trump compte présenter à Bahreïn, les 25 et les 26 juin, le volet économique de son plan de paix, en gestation depuis deux ans, qui prétend résoudre le conflit israélo-palestinien. La publication de ce document a déjà été reportée à plusieurs reprises. D’abord seront mis sur la table les incitations, les investissements potentiels dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et dans les pays voisins, la Jordanie et l’Egypte. Viendra plus tard, peut-être, la partie politique : les réfugiés palestiniens, le statut de Jérusalem, la nature et les limites d’une « Palestine » négociée entre les parties.
Les co-organisateurs, le royaume de Bahreïn et les Etats-Unis, ont publié un communiqué, dimanche 19 mai, pour présenter « l’atelier de travail » de la fin juin. Intitulé « la paix vers la prospérité », il aura lieu à Manama et regroupera des entrepreneurs et des ministres des finances. Les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont confirmé leur présence. La participation d’Israël n’est pas certaine. En rejetant par avance le plan Trump, Mahmoud Abbas offre à l’Etat hébreu un confort diplomatique. Il permet à la droite d’anticiper la suite, en cas d’échec : l’annexion des colonies en Cisjordanie.

Dans le communiqué, les mots « Etat palestinien », « conflit » ou « Israël » ne sont pas employés. Le ministère des affaires étrangères de Bahreïn a dû rappeler, mardi, son attachement à « un Etat [palestinien] indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale ». Le fait même que le royaume accepte d’accueillir cet événement au service de la feuille de route américaine illustre une volonté arabe, de moins en moins discrète, de normaliser les relations avec Israël, au nom d’intérêts communs. Mais les pays du Golfe et l’Egypte ne peuvent pas donner le sentiment de brader ou d’abandonner la cause palestinienne.
« Business plan »
Le 20 mai, le gouvernement palestinien de Mohammed Shtayyeh a confirmé qu’il n’avait été ni consulté ni invité dans la perspective de « l’atelier de travail » de Bahreïn. « La question économique est une conséquence directe de la situation politique, dit un compte rendu du gouvernement. Le peuple palestinien et sa direction ne cherchent pas à améliorer leurs conditions [de vie] et à atteindre la prospérité sous la plus longue occupation de l’histoire moderne. » Parmi les entrepreneurs palestiniens sollicités, Bashar Masri, le promoteur immobilier de la ville nouvelle de Rawabi, a déjà fait savoir qu’il déclinait l’invitation.

Autres actualités

16 - Avril - 2020

En Israël, Benny Gantz échoue à former un gouvernement d’union avec Nétanyahou

Israël marche-t-il en somnambule vers de quatrièmes élections législatives en à peine plus d’un an ? Cette perspective se fait plus concrète, alors...

16 - Avril - 2020

Coronavirus : en Islande, une campagne de tests massive sur la population

L’Islande n’a pas été épargnée par la pandémie de Covid-19. Ce pays insulaire de 364 000 habitants disposant d’une unique porte...

15 - Avril - 2020

En Afrique du Sud, « si les flics te trouvent à boire dehors, tu peux être sûr de prendre une raclée »

Courbée sous le poids des années, la silhouette de Mama Sipiwe arpente lentement les rues de Soweto. Semblable a tant d’autres en quête de victuailles en ces temps de...

15 - Avril - 2020

Devenu le visage de la lutte contre le coronavirus, le ministre de la santé brésilien au bord du limogeage

« Un médecin n’abandonne pas son patient », répétait à l’envi ces dernières semaines Luiz Henrique Mandetta. Pourtant, mercredi 15...

10 - Avril - 2020

Lars Tragardh : « La Suède lutte contre la pandémie due au coronavirus à travers la “liberté sous responsabilité” »

L’historien suédois Lars Tragardh a vécu une quarantaine d’années aux Etats-Unis, où il a enseigné à l’université Columbia,...