Les Etats-Unis placent un des fils de Ben Laden sur leur liste noire

06 - Janvier - 2017

Les Etats-Unis placent un des fils de Ben Laden sur leur liste noire

Les Etats-Unis ont placé, jeudi 5 janvier, Hamza Ben Laden, le fils du fondateur d’Al-Qaida, sur la liste noire des « terroristes internationaux ». La décision sanctionne sa mise en avant désormais régulière par la propagande du réseau djihadiste et la teneur de ses propos. Hamza Ben Laden a ainsi menacé les Etats-Unis et exhorté « les tribus basées en Arabie saoudite à s’unir avec Al-Qaida au Yémen pour mener la guerre contre le royaume saoudien », dans un message diffusé en août 2016.
Depuis son dernier refuge d’Abbottabad, au Pakistan, le fondateur d’Al-Qaida, Oussama Ben Laden, n’aura cessé de s’activer – jusqu’à sa mort sous les balles d’un commando des Navy SEALs, le 2 mai 2011 –, abreuvant ses lieutenants de directives. Parmi ses obsessions, outre frapper de nouveau l’ennemi américain : protéger l’un de ses nombreux fils, Hamza, 25 ans aujourd’hui, après la fuite d’Afghanistan de la direction du réseau terroriste en 2001, sous la pression des forces spéciales américaines.
Une mission dont s’acquittera avec succès le Libyen Atiyah Abd Al-Rahman, l’un des cerveaux opérationnels d’Al-Qaida jusqu’à sa mort, le 22 août 2011, lors de la frappe d’un drone de la CIA dans les zones tribales du nord-ouest pakistanais. Dans une lettre datée du printemps 2011, Atiyah Abd Al-Rahman s’employait encore à rassurer son chef : « Quant à Hamza, lui, sa famille et ses enfants vont bien. Il est patient, par la volonté d’Allah. Il veut s’entraîner et apprendre. »
« Nous sommes tous Oussama »
Confrontée à la concurrence féroce de l’organisation Etat islamique, la direction Al-Qaida cherche, depuis 2015, à profiter de la marque Ben Laden en mettant en avant le fils de ce dernier. L’Egyptien Ayman Al-Zawahiri, le nouveau chef d’Al-Qaida, avait alors lui-même annoncé que le jeune homme faisait partie de ses troupes en le présentant comme « un lion de la caverne d’Al-Qaida ».
Sans apparaître à l’image, Hamza Ben Laden avait à sa suite salué chacun des chefs des branches du réseau terroriste. Et en particulier celui du Front Al-Nosra : « Nous vous remercions pour votre fermeté et vos sacrifices. Vous avez relancé les exploits des ancêtres de l’islam », disait-il à l’intention du Syrien Abou Mohammed Al-Joulani, qui commande ce qui s’appelle aujourd’hui le Front Fatah Al-Cham.
En mai 2016, Hamza Ben Laden renouvelait son soutien aux djihadistes syriens, dont le succès constituerait la première étape avant une victoire contre Israël, un autre classique de la propagande al-qaïdiste : « Jérusalem est une épouse, sa dot est notre sang. » En juillet, « le frère moudjahid Hamza Oussama Ben Laden », selon la terminologie du réseau djihadiste, a d’ailleurs rendu comme une sorte d’hommage à la sollicitude de son père. Titre de la missive : « Nous sommes tous Oussama ». Et il n’est pas dit que la décision américaine, dont le timing interroge, lui déplaise.

 

Autres actualités

22 - Février - 2018

Aux Etats-Unis, les jeunes bousculent le débat sur le « gun control »

Après la tuerie de Parkland, un mouvement issu de la base contraint les dirigeants politiques à ouvrir le dossier de la violence par balle. Est-ce un tournant ? Le moment...

22 - Février - 2018

Comment l’Australie a fait cesser les fusillades de masse

En restreignant le port d’arme, Canberra a fait chuter le taux d’homicides par balle. Le 28 avril 1996, Martin Bryant, un déséquilibré de 28 ans, armé...

21 - Février - 2018

A Afrin, les Kurdes reçoivent le soutien de milices prorégime

Des forces fidèles à Bachar Al-Assad s’opposent à l’offensive turque sur l’enclave. Un convoi de combattants pro-Assad passe devant un portrait du...

21 - Février - 2018

Le Tchad et le Qatar signent la fin de leur brouille diplomatique

Les ambassadeurs des deux pays vont rejoindre leurs postes dans l’immédiat, a annoncé le ministère qatari des affaires étrangères. Le...

19 - Février - 2018

« Russiagate » : la désinvolture coupable de Trump

La Russie a bel et bien tenté de peser sur le résultat de la présidentielle. Le président américain devrait ne plus fermer les yeux sur la gravité de...