« Les Etats-Unis sont maintenant au bord de l’autodestruction »

15 - Juin - 2020

Les Etats-Unis sont fondés sur un mythe, collectivement partagé, inscrit dans leur Constitution : le droit à la « poursuite du bonheur », expression que l’on doit à Thomas Jefferson (1743-1826).

Chaque citoyen américain croit ou est supposé croire que, par son seul effort individuel, il pourra améliorer son sort, quelle que soit son origine culturelle ou sociale : ce rêve américain, depuis les origines, attire les immigrants qui constituent la nation et il permet, en principe, à des hommes et des femmes, infiniment divers par leur origine, leur culture, leur croyance, de vivre ensemble : la Constitution est leur contrat social, l’économie de marché est leur « échelle de Jacob », et de l’Etat fédéral à Washington, on n’attend pas grand-chose.
Deux fois plus touchés que les Blancs

Cette mythologie – toute nation est fondée sur un mythe – fonctionne plutôt bien, aussi longtemps que la croissance économique la légitime : une certaine prospérité, fût-elle inégalement répartie, laisse croire que le bonheur promis est bien à portée de main pour soi-même et pour ses enfants. Mais si la machine tombe en panne, le rêve se dissipe, et les fractures de la société apparaissent avec une extrême violence. La plus flagrante de ces fractures est la discrimination raciale, qui recoupe pour l’essentiel les inégalités de revenus, de santé et d’éducation,

Les Afro-Américains principalement, mais aussi les Latinos, récemment immigrés, se trouvent, en ce moment, frappés par la pandémie du Covid-19 deux fois plus en proportion que les Blancs. Ce n’est pas un malheureux hasard, mais une révélation de leur situation sociale : ils se trouvent être les plus pauvres des Américains, les plus fréquemment atteints par des maladies chroniques qui ne sont pas soignées, comme le diabète, parce qu’en dehors des urgences hospitalières, ils ne bénéficient pas d’assurance santé.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi « En se désolidarisant des manifestations contre le racisme, Donald Trump dégrade un peu plus l’image de son pays »

Au surplus, quand le chômage frappe, près de 20 % de la population active, ces « minorités » raciales sont les premières licenciées, souvent sans assurance contre le chômage, dépendantes entièrement de la charité des Eglises et des fondations philanthropiques et, selon les Etats, de quelque aide locale.

Certes, l’esclavage a disparu, la discrimination raciale est illégale, un tiers des Afro-Américains et nombre de Latinos ont rejoint les classes moyenne et supérieure ; mais la majorité reste un sous-prolétariat que bien des Blancs méprisent.

Autres actualités

14 - Novembre - 2018

Cameroun anglophone : des combats font 25 morts chez les séparatistes

u moins 25 combattants séparatistes ont été tués, mardi 13 novembre, dans la région anglophone du Nord-Ouest, au Cameroun, ont annoncé mercredi à...

13 - Novembre - 2018

Michelle Obama : « La politique ne m’a jamais passionnée, et mon expérience n’y a rien changé »

Evénement dans le monde de l’édition, les Mémoires de Michelle Obama sortent en 31 langues, mardi 13 novembre. En France, Devenir est publié aux éditions...

13 - Novembre - 2018

Présidentielle en RDC : Tshisekedi et Kamerhe font voler en éclats l’accord de l’opposition

L’unité n’a même pas tenu vingt-quatre heures : deux poids lourds de l’opposition congolaise ont annoncé, dès lundi 12 novembre, qu’ils se...

12 - Novembre - 2018

11-Novembre : Emmanuel Macron en héraut de l’ouverture, de l’Europe et du multilatéralisme

« N’oublions pas ! » Tout au long de son discours prononcé sous l’Arc de triomphe devant la flamme du soldat inconnu, dimanche 11 novembre, point d’orgue des...

12 - Novembre - 2018

Au Maroc, spectacle et sifflets contre le harcèlement de rue

Sous le hashtag #masaktach (« je ne me tairai pas » »), des actions contre les violences faites aux femmes ont été menées samedi 10 novembre au Maroc, avec...