Les excédents allemands, boulet pour Merkel ?

08 - Août - 2017

L’Allemagne est accusée de ne pas suffisamment importer et de trop peu investir, accentuant les déséquilibres avec ses partenaires.
La chancelière allemande Angela Merkel à Berlin (Allemagne), le 17 juillet. 

Une performance économique peut-elle se transformer un boulet politique ? La question risque d’être à nouveau posée avec la publication, mardi 8 août, des résultats du commerce extérieur allemand, une nouvelle fois en hausse au mois de juin, à 21,2 milliards d’euros, selon Destatis - alors que dans le même temps le déficit commercial français s’est creusé de 4,7 milliards d’euros selon les chiffres des Douanes publiés le même jour.
Or l’Allemagne, qui a enregistré en 2016 un excédent commercial record d’environ 250 milliards d’euros, est accusée de ne pas suffisamment importer et de trop peu investir, contribuant à accentuer les déséquilibres avec ses partenaires commerciaux.
A sept semaines des élections législatives, ces chiffres sont a priori une excellente nouvelle pour Angela Merkel. Douze ans après son arrivée au pouvoir, la présidente de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) estime que la bonne santé de l’économie allemande est son meilleur argument pour l’emporter le 24 septembre et rester chancelière quatre années de plus. Le slogan de sa campagne en témoigne : « Pour une Allemagne où il fait bon vivre », promettent les affiches de la CDU, où le visage de Mme Merkel apparaît sur fond noir, rouge et jaune, les couleurs du drapeau national.
Cette prospérité ne présente cependant pas que des avantages pour la chancelière. Pour Mme Merkel, qui mise également sur sa stature internationale pour se faire réélire, les excellents chiffres du commerce extérieur allemand compliquent en effet les relations du pays avec ses partenaires et, ce faisant, nuisent à son image sur la scène mondiale.
Le problème n’est pas nouveau. Il a été récemment remis sur le devant de l’actualité par Donald Trump. « Nous avons un ENORME déficit commercial avec l’Allemagne (…). Très mauvais pour les USA. Ça va changer », a tweeté le président américain, le 30 mai, après le sommet du G7 en Italie,...

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