Les FARC célèbrent leur premier Noël de paix

21 - Décembre - 2017

Les ex-guérilleros, qui ont déposé les armes cette année, attendent les investissements promis par Bogota.
Les habitants de La Montañita (Colombie) arborent des tee-shirts « Ici nous construisons la paix », le 24 novembre 2017, avant une visite du président Juan Manuel Santos. 

Abelardo Caicedo Colorado s’apprête à fêter son premier Noël sans arme à l’épaule depuis quarante ans. « Ça change, admet cet ex-commandant des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). C’est émouvant. » Pour la première fois également, il va passer Noël avec sa mère : « Je la croyais morte de vieillesse, elle me croyait mort au combat. »
Connu sous son nom de guerre de Solis Almeida, Abelardo a aujourd’hui 57 ans. Il habite l’« espace territorial de formation et de réincorporation » (ETCR) de San Juan de Oriente, dans le nord du pays. C’est une des vingt-six zones où les quelque 7 000 combattants des FARC se sont regroupés, en début d’année, pour déposer leurs armes.
« Aujourd’hui, la communauté de San Juan de Oriente et les ex-combattants fêtent ensemble Noël. Nous sommes désormais un seul peuple », se réjouit au micro le haut-commissaire pour la paix, Rodrigo Rivera, qui a fait le voyage depuis Bogota. Sous un hangar au toit de tôle du lieu-dit Le Mirador, à quelques kilomètres de l’ETCR, une modeste cérémonie a été organisée pour marquer le début des festivités de Noël. Une centaine d’adultes, civils et ex-guérilleros, sont venus. Assis par terre, les enfants sont impatients de recevoir le cadeau qu’on leur a promis.
Abelardo Caicedo Colorado se veut « très optimiste », « même si le gouvernement ne tient pas ses promesses et si le Congrès n’arrête pas de mettre des bâtons dans les roues au processus de paix »
« Cette génération-là va connaître la paix qui nous a été refusée pendant cinquante ans », souligne Andrea Ovalle, la voix cassée par l’émotion. Elle est maire de La Paz (département de Cesar), la municipalité dont dépend San Juan de Oriente. La région a connu des années d’indicibles violences. Le père de Mme Ovalle a été assassiné. « Nous faisons aujourd’hui honneur au nom de notre commune », lance l’élue – La Paz veut dire la paix.

Autres actualités

09 - Mars - 2018

Argentine : des centaines de milliers de femmes manifestent contre la politique de Mauricio Macri

La « grève internationale des femmes » du 8 mars a été l’occasion de protester contre la politique de rigueur budgétaire du gouvernement. Des...

08 - Mars - 2018

Brexit : l’Union européenne défend ses positions

Difficile de faire plus clair. La « future relation » entre l’Union européenne (UE) et le Royaume-Uni après le Brexit ? Depuis le Luxembourg, il n’a pas...

08 - Mars - 2018

En Guinée, des milliers d’« Amazones » exigent la fin des violences policières meurtrières

Depuis l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir en 2010, l’opposition dénombre 90 personnes tuées par les forces de l’ordre lors de diverses...

07 - Mars - 2018

Corées : Kim Jong-un joue l’apaisement

Le dirigeant nord-coréen se serait dit disposé à suspendre ses essais balistiques et nucléaires. Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un (à gauche),...

07 - Mars - 2018

Le « Macron de Sierra Leone » en lice pour le pouvoir

Un ancien fonctionnaire de l’ONU ouvre le jeu face au parti dirigeant et à son opposition traditionnelle. Pour se faire une place dans le paysage politique de la Sierra Leone...