Les Gupta, la famille indienne qui fait trembler l’Afrique du Sud

24 - Juillet - 2017

Près de 200 000 courriels, « GuptaLeaks », permettent de décrypter les liaisons dangereuses entre les frères originaires de l’Uttar Pradesh et le président Zuma.

Samedi 16 janvier 2016. Jacob Zuma s’adresse dans une lettre au prince héritier d’Abou Dhabi. « Je suis heureux de vous informer que ma famille a décidé de faire des Emirats arabes unis une seconde maison », peut-on lire sous la signature du président sud-africain. A 19 h 53, la missive destinée au général Mohammed Ben Zayed Al-Nahyan n’est pas finalisée par les plumes de la présidence. Ashu Chawla, le PDG de l’entreprise informatique Sahara Computers, relit le brouillon qu’il transfère par courriel à Duduzane Zuma, son employé, l’un des fils du président. Sahara Computers, propriété de la toute-puissante famille indienne Gupta, naturalisée sud-africaine, est une antichambre du pouvoir de Pretoria. Aujourd’hui, la fratrie Gupta est au cœur d’un scandale politico-financier qui menace directement le président.

La médiatrice anticorruption Thuli Madonsela a dévoilé en novembre 2016, malgré les efforts de la présidence pour entraver les enquêtes et en empêcher sa sortie, un rapport au titre évocateur : « Capture de l’Etat ». Un travail rigoureux qui jette une lumière crue sur l’influence des frères Gupta – Ajay, Atul, Rajesh, surnommé « Tony » – sur la vie politique sud-africaine, en premier lieu sur le chef de l’Etat. L’opinion publique, stupéfaite, a alors découvert qu’Ajay Gupta n’a pas hésité à proposer 45 millions dollars (38,5 millions d’euros) à un vice-ministre des finances pour limoger des fonctionnaires du Trésor qui se mêlent trop de ses affaires. Lorsqu’il ne murmure pas à l’oreille du président le nom de personnalités qu’il aimerait voir au gouvernement.
Système de corruption sophistiqué
Près de 200 000 courriels du clan Gupta, confiés par des lanceurs d’alerte à des médias sud-africains, permettent depuis de mieux décrypter le système de corruption sophistiqué mis en place. Par le biais de la Plate-forme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF), Le Monde vient d’avoir...

Autres actualités

06 - Mai - 2020

Le Soudan se dirige vers une pénalisation de l’excision

Au Soudan, l’excision est en passe d’être punie par la loi : un amendement au code pénal, qui rend leurs auteurs passibles de trois ans d’emprisonnement et...

05 - Mai - 2020

La justice allemande demande à la BCE de justifier son programme anticrise

La Cour constitutionnelle allemande a exigé, mardi 5 mai, que la Banque centrale européenne (BCE) justifie la conformité de ses rachats de dette publique à son mandat,...

05 - Mai - 2020

A New Delhi, un début de déconfinement dans la confusion

La vie a repris dans New Delhi, lundi 4 mai. La capitale indienne, qui entre dans sa troisième phase de confinement, avait plutôt des airs de liberté, avec des embouteillages...

04 - Mai - 2020

Malgré la pandémie due au coronavirus, Londres entame des négociations commerciales avec Washington

La pandémie ne décourage décidément pas les négociateurs. Alors que fin avril, l’Union européenne (UE) annonçait la conclusion d’un...

04 - Mai - 2020

Coronavirus : en Tunisie, un centre de confinement pour les femmes victimes de violences

Le lieu est bâti comme un caravansérail avec son petit jardin bien protégé au centre. Un lieu paisible, loin des regards et du bruit de la ville. Au deuxième...