« Les hôpitaux n’ont été saturés à aucun moment » : en Allemagne, l’épidémie de coronavirus est « sous contrôle »
Pour la présentation hebdomadaire de l’évolution du Covid-19 en Allemagne, Jens Spahn a tenu à faire le déplacement. Le jeune et ambitieux ministre de la santé d’Angela Merkel voulait annoncer lui-même le tournant atteint par le pays dans l’évolution de la pandémie : au 17 avril, l’évolution du virus est « sous contrôle », a-t-il annoncé. La courbe des nouvelles infections confirme sa trajectoire déclinante. Désormais, le taux de reproduction du virus est de 0,7, ce qui signifie qu’un porteur du virus infecte moins d’une personne. Mercredi, Angela Merkel avait expliqué que l’objectif était de faire descendre ce chiffre sous la barre de 1.
Jens Spahn s’est félicité, vendredi matin, de l’« efficacité » de la stratégie adoptée par le gouvernement et de la « solidité » du système de santé allemand. « Les hôpitaux n’ont été saturés à aucun moment », a-t-il précisé. Bien plus : une grande partie du dispositif hospitalier d’urgence supplémentaire prévu pour faire face à la pandémie n’a pas été utilisée ; 10 000 lits de soins intensifs sont encore inoccupés, sur les 40 000 disponibles actuellement. Outre-Rhin, les hôpitaux n’ont pas connu de scène de surcharge dramatique des urgences : ce sont les médecins de ville et de campagne qui ont pris en charge le gros de l’épidémie. « Six patients sur sept atteints du Covid-19 ont été traités et accompagnés en ambulatoire, a précisé Jens Spahn. Les hôpitaux ont pu se concentrer sur les cas les plus difficiles. » Ce chiffre suggère que l’Allemagne a connu beaucoup moins de cas graves que d’autres pays. Au 17 avril, 4 103 personnes étaient décédées du Covid-19 outre-Rhin.
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Le ministre a ouvert la voie à une réorganisation des hôpitaux, qui avaient repoussé leurs opérations non urgentes pour faire face à l’épidémie. Entre 25 % et 35 % des lits de soins intensifs devront être réservés aux cas de Covid-19. Cela répond aussi à un impératif de santé : beaucoup de patients se sont abstenus de se rendre à l’hôpital de peur d’être infectés par le virus. Le ministre a ainsi soulevé la question des victimes d’accidents cardiovasculaires, dont le nombre a fortement baissé depuis le début des mesures exceptionnelles. « Où sont-ils passés ? », s’est demandé M. Spahn, laissant ouverte la question des potentiels effets secondaires des mesures de confinement sur la santé de la population, hors coronavirus.