">

Les leçons de civisme de Dan Crenshaw, républicain indépendant

27 - Décembre - 2018

S’aventurer en territoire hostile relève du quotidien pour un membre des forces spéciales. Dan Crenshaw a beau avoir quitté les unités d’élite de l’armée américaine, il continue de franchir les lignes avec audace, pour ce qu’il considère comme le bien commun.
A 34 ans, cet ancien Navy SEAL, élu représentant républicain du Texas lors des élections de mi-mandat, en novembre, n’entend manifestement pas être prisonnier du tribalisme qui s’est emparé de la politique américaine. Au point d’attirer déjà l’attention alors que sa seconde carrière ne fait que débuter.
Dan Crenshaw aurait eu toutes les raisons de rester dans sa tranchée. Le 3 novembre, à la veille d’une élection plus délicate que prévue, dans une circonscription abandonnée par le républicain sortant, l’ancien militaire se retrouve sous le feu d’un humoriste du « Saturday Night Live », l’émission vedette de la chaîne NBC, qui tire à vue sur la politique en général et sur le président Donald Trump en particulier, régulièrement incarné de manière déjantée par l’acteur Alec Baldwin.
Revanche amicale
Une des jeunes figures de l’équipe, Pete Davidson, vedette de stand-up et ex-boyfriend de la chanteuse Ariana Grande, pousse trop loin la dérision ce soir-là, moquant lourdement le bandeau qui masque l’œil droit de l’ancien SEAL, grièvement blessé en Afghanistan. Une allure de « tueur à gage de film porno », assure le comédien. Les détracteurs de l’émission hebdomadaire s’étranglent. Le camp républicain s’indigne et se mobilise. Trois jours plus tard, le candidat tourné en ridicule est élu.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Le samedi suivant, Pete Davidson offre ses excuses les plus plates aux téléspectateurs et à l’ancien militaire, présent sur le plateau et qui prend une revanche amicale en ironisant à son tour sur le physique du comédien. Dan Crenshaw s’attarde notamment sur sa coiffure peroxydée sortie tout droit selon lui de la série Breaking Bad, qui raconte les tribulations d’un professeur de chimie devenu producteur hors pair de méthamphétamine, une drogue de la même couleur indéfinissable.
Puis Dan Crenshaw se tourne avec gravité vers la caméra. « Il y a beaucoup à apprendre » de cet échange qui aurait pu mal finir, assure-t-il. « Non seulement que la gauche et la droite peuvent encore s’entendre sur certaines choses, mais aussi que les Américains peuvent se pardonner. Nous pouvons nous souvenir de ce qui nous rassemble en tant que pays », dit-il.

Autres actualités

31 - Janvier - 2019

« Téhéran s’opposera au projet d’un Kurdistan syrien autonome »

Spécialiste des problèmes de sécurité au Proche-Orient, Aniseh Bassiri Tabrizi est chercheuse au Royal United Services Institute for Defence and Security Studies,...

31 - Janvier - 2019

Sahara occidental : une nouvelle table ronde prévue en mars

L’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, Horst Köhler, va rencontrer en février les quatre parties au conflit et convoquer en mars une nouvelle table ronde,...

30 - Janvier - 2019

« Il est urgent que les Africains se dotent d’une stratégie de lobbying à Bruxelles »

Les observateurs avertis de la technocratie bruxelloise vous le diront tous. La capitale européenne s’est muée ces dernières années en un centre de...

30 - Janvier - 2019

Les chefs du renseignement états-unien contredisent Trump sur la Corée du Nord ou l’Iran

En dressant leur tableau annuel des grandes menaces mondiales, les responsables du renseignement national des Etats-Unis prennent le contre-pied de Donald Trump sur des dossiers majeurs de sa...

29 - Janvier - 2019

Afghanistan : les Etats-Unis disent être parvenus à « une ébauche d’accord de paix » avec les talibans

Est-ce un signe d’impatience ou de l’imminence d’un accord de paix dans le conflit afghan qui dure depuis dix-sept ans ? Pour la première fois, depuis sa nomination, en...