Les mystères de la purge du Ritz-Carlton de Riyad

03 - Février - 2018

La plupart des 200 VIP détenus par le pouvoir saoudien dans le cadre d’une vaste purge anticorruption ont été libérés, en échange de sommes colossales pour nombre d’entre eux.
Le Ritz-Carlton de Riyad s’apprête à rouvrir ses portes. Le palace saoudien aux cinq cents chambres et 20 hectares de jardins, transformé en prison dorée depuis trois mois, devrait accueillir de nouveau des clients d’ici une dizaine de jours. C’est le signe que la purge, entamée début novembre 2017 par le roi Salman et son fils, l’impétueux prince héritier Mohammed Ben Salman, surnommé « MBS », touche à sa fin.

La plupart des deux cents et quelques VIP confinés de force dans les suites de l’hôtel, dans le cadre de ce que le pouvoir présente comme une opération anticorruption, ont été relâchés. Soit après avoir plaidé coupable et accepté un arrangement financier impliquant la restitution de sommes ou de biens supposément mal acquis, soit après avoir été blanchis de toute malversation.

Le plus célèbre de ces prisonniers de luxe, le prince Walid Ben Talal, première fortune du monde arabe (18 milliards de dollars, soit plus de 14 milliards d’euros), a réintégré ses pénates samedi 27 janvier. Dans une interview filmée la veille, dans sa chambre du Ritz-Carlton, l’homme était apparu amaigri et émacié, tout en insistant, une canette de soda à la main, se sentir « comme à la maison ». L’actionnaire de Twitter et propriétaire du George V, un palace parisien, avait aussi assuré que son arrestation était un simple « malentendu » et avait démenti avoir payé pour regagner sa liberté. Sans réellement convaincre.

Selon le magazine Forbes, Walid Ben Talal aurait abandonné une grosse partie de ses actifs, même s’il reste nominalement propriétaire de Kingdom Holding, sa société d’investissement. Au total, selon le procureur général d’Arabie saoudite, cette procédure inédite dans les annales du royaume aurait rapporté 106 milliards de dollars.

Mais qui a été jugé coupable et de quoi ? Qui a payé, combien et comment ? Et de quelle liberté de mouvement disposent désormais les ex-pensionnaires du Ritz-Carlton ?...

Autres actualités

21 - Juillet - 2018

Dernier acte de la prise en main du pouvoir judiciaire en Pologne

Une loi a été votée pour accélérer les nominations à la Cour suprême. Pour Varsovie, l’objectif est de prendre la Commission...

20 - Juillet - 2018

Italie : le ministre Matteo Salvini porte plainte contre l’écrivain Roberto Saviano

Le ministre italien de l’intérieur, Matteo Salvini, chef de file de la formation d’extrême droite La Ligue, a annoncé jeudi 19 juillet au soir avoir porté...

20 - Juillet - 2018

Joseph Kabila entretient le flou sur son avenir politique en RDC

A cinq mois de la présidentielle, l’ONU et l’UA appellent à « un transfert démocratique du pouvoir » en accord avec la Constitution congolaise....

19 - Juillet - 2018

Comment Nétanyahou cultive ses relations d’intérêts avec l’Europe orientale

La visite du premier ministre hongrois, Viktor Orban, illustre la proximité qu’entretient l’Etat hébreu avec des membres de l’Union européenne acquis...

19 - Juillet - 2018

Amende Google : « C’est bien une décision politique, qui sert des objectifs politiques »

Dans cette affaire, le montant de l’amende et sa médiatisation reposent une nouvelle fois la question de la frontière ténue entre la politique et le droit. Et...