Les nationalistes écossais mettent en sourdine la revendication de l’indépendance

10 - Juin - 2017

Les nationalistes écossais mettent en sourdine la revendication de l’indépendance

Au lendemain du vote, Nicola Sturgeon, leader du Parti national écossais (SNP) et première ministre du gouvernement régional, a convenu, pour la première fois, que son insistance sur ce point pouvait être à l’origine de l’hécatombe subie par son parti. « Sans aucun doute, la question du référendum sur l’indépendance a joué dans les résultats, mais il y a d’autres facteurs, comme le Brexit », a-t-elle admis du bout des lèvres.

Mme Sturgeon défend l’idée selon laquelle le vote du Brexit, qui contredit le choix des Ecossais (à 62 % contre la sortie de l’Union européenne), repose la question de l’indépendance et exige l’organisation d’un nouveau référendum. Mais le résultat des élections montre que cette rhétorique n’est pas évidente pour de nombreux Ecossais. Le Brexit n’a pas boosté l’indépendance, qui recueille entre 43 et 47 % d’opinions favorables selon les sondages.
Perte de circonscriptions symboliques

Les partis qui s’opposent au SNP estiment que les nationalistes sont tellement obsédés par l’indépendance qu’ils négligent la gestion quotidienne. « Nicola Sturgeon doit immédiatement abandonner son plan [sur un nouveau référendum] et revenir à son travail, qui est de faire fonctionner des écoles et des hôpitaux », estime Kezia Dugdale, leader du Labour écossais.

Le SNP, ultradominant depuis les élections de 2015, où il avait remporté 56 des 59 sièges représentant l’Ecosse à la Chambre des communes, a perdu jeudi 21 sièges au profit des conservateurs, du Labour et des lib-dem. Il a recueilli 978 000 voix, alors que les trois autres partis, tous hostiles à l’indépendance, en totalisent 1,7 million. La perte des circonscriptions d’Angus Robertson, patron du groupe SNP au Parlement, et surtout d’Alex Salmond, mentor et prédécesseur de Mme Sturgeon, a valeur de symbole.
Pas de deux

Le SNP demeure cependant la première force politique d’Ecosse, avec 37 % des voix. Mais les tories, longtemps marginaux, sont passés de 14 à 29 % des suffrages, tandis que le Labour, autrefois dominant, a repris des forces en passant de 4 à 27 %. Au SNP, rendu très confiant par son hégémonie, l’heure est à ce point aux remises en cause que Mme Sturgeon a annoncé chercher à construire une « alliance progressiste » avec Jeremy Corbyn.

Autres actualités

27 - Juillet - 2018

Au Mali, une élection présidentielle sous tension et à l’issue très incertaine

Ibrahim Boubacar Keïta est en quête d’un second mandat sans avoir réglé les problèmes sécuritaires du pays. Quelques centaines de mètres...

26 - Juillet - 2018

L’aide financière au Mali à l’épreuve de la guerre et de la corruption

Le pays reçoit plus de 1 milliard de dollars d’aide internationale par an pour un bilan peu perceptible sur le terrain. Crédits : PASCAL GUYOT / AFP Le...

26 - Juillet - 2018

Trump-Poutine : vaste opération de déminage à tous les étages à Washington

Juste avant l’audition de secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, devant le Sénat, la Maison Blanche a annoncé le report du sommet entre les...

25 - Juillet - 2018

Israël et les risques d’une loi identitaire

Editorial. En définissant l’Etat comme « foyer national du peuple juif » et en dégradant le statut de la langue arabe, la Loi nationale adoptée par la...

25 - Juillet - 2018

Des dizaines de parlementaires quittent le parti au pouvoir avant la présidentielle au Nigeria

La plupart des dissidents ont rejoint le parti d’opposition, critiquant Muhammadu Buhari pour son inefficacité à lutter contre la corruption et...