Les violences continuent au Gabon, toujours dans l’impasse politique

04 - Septembre - 2016

Les violences continuent au Gabon, toujours dans l’impasse politique

Les troubles post-électoraux au Gabon continuent, trois jours après l’annonce de la réélection du président sortant Ali Bongo, alors que son adversaire Jean Ping affirme également avoir gagné. Ces affrontements ont fait au moins deux nouveaux morts, un civil et un policier. Il s’agit du premier décès dont les autorités font état parmi les forces de sécurité massivement déployées depuis mercredi.

« Nous constatons une reprise de vie sur Libreville [capitale du Gabon] où certaines grandes surfaces rouvrent. Les gens reprennent confiance », s’est toutefois félicité le ministre de l’intérieur, Pacôme Moubelet-Boubeya, alors que de nombreux commerces étaient fermés depuis mardi.

Samedi, le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Gabon, Me Jean-Pierre Akumbu M’Oluna, a affirmé que les 800 personnes arrêtées à Libreville depuis trois jours étaient détenues « dans des conditions dégradantes et insupportables ». Face à la presse, il a demandé aux autorités judiciaires de « les traiter humainement ».
Sept morts

Selon un décompte réalisé par l’AFP, sept morts ont été recensés dans le pays depuis le début des émeutes il y a trois jours. L’archevêque de Libreville a appelé samedi la majorité et l’opposition « se ressaisir pour une sortie imminente de crise », qui tarde à se dessiner.

Le président Ali Bongo, proclamé élu mercredi par la commission électorale (Cénap), ne s’est pas exprimé depuis jeudi après-midi.

« En tant que président élu, je suis naturellement très préoccupé par la situation de notre pays qui évolue vers un chaos généralisé », a déclaré pour sa part vendredi soir Jean Ping en recevant les 26 opposants qui venaient de retrouver leur liberté de mouvement après avoir été retenus pendant 36 heures à son siège de campagne complètement dévasté par l’assaut des forces de sécurité. « Je sais que l’apaisement ne peut survenir que si la vérité des urnes (...) est rétablie et respectée sur la base du comptage des voix bureau de vote par bureau de vote », a-t-il poursuivi.
Un recompte exclu

Le gouvernement refuse ce recompte des voix bureau par bureau que demandent aussi l’Union européenne et la France, arguant qu’il n’est pas prévu par le code électoral gabonais. « C’est faux », rétorque Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, le directeur de communication de la campagne de Jean Ping. « Il y a un silence juridique mais on peut faire du bureau par bureau sans violer la loi », assure-t-il.

M. Ping demande également la reprise des travaux de la Cénap pour examiner les procès-verbaux du Haut-Ogooué, fief de la famille Bongo qui a officiellement donné la victoire finale à M. Bongo avec plus de 90 % des voix pour une participation supérieure à 99 %.

En revanche, son équipe exclut catégoriquement tout recours devant la Cour constitutionnelle « qui a fait preuve de sa partialité. Nous n’allons pas nous jeter dans la gueule du loup comme des enfants », a fait savoir M. Ntoutoume.

Autres actualités

25 - Janvier - 2019

Un tribunal turc ordonne la libération d’une députée kurde en grève de la faim

Un tribunal de Diyarbakir, principale ville à majorité kurde dans le sud-est de la Turquie, a ordonné la remise en liberté sous contrôle judiciaire de Leyla...

25 - Janvier - 2019

Au Venezuela, l’armée détient la clé de la crise politique

’est entouré du haut commandement militaire que le ministre de la défense vénézuélien, le général Vladimir Padrino, est apparu à la...

24 - Janvier - 2019

Au Maroc, démantèlement d’une « cellule terroriste » et arrestation d’un Franco-Algérien

Les autorités marocaines ont annoncé, mercredi 23 janvier, le démantèlement d’une « cellule terroriste » composée de treize membres...

24 - Janvier - 2019

A Davos, les patrons accordent à Macron le bénéfice du doute

De l’art d’être là, tout en étant loin. Emmanuel Macron brille par son absence dans les couloirs de Davos (Suisse), où se pressent cette semaine le gotha de...

24 - Janvier - 2019

Une ONG appelle à aider les réfugiés avec l’argent des dictateurs

e Conseil mondial pour les réfugiés (CMR), ONG dirigée par un ancien ministre canadien des affaires étrangères, Lloyd Axworthy, veut que les fonds saisis...