Livre incendiaire, tribune à charge : la Maison Blanche en pleine crise de nerfs
La publication dans le « New York Times » d’une tribune anonyme rédigée par un membre de l’administration Trump a provoqué une nouvelle déflagration, mercredi
La parution, mardi 4 septembre, dans le Washington Post des bonnes feuilles d’un nouveau livre incendiaire consacré à la Maison Blanche de Donald Trump n’était certainement pas coordonnée avec celle, le lendemain, d’une tribune de la même eau dans le New York Times, rédigée par un ou une anonyme se présentant comme membre de son administration. Cette accumulation n’en a pas moins produit, mercredi, une déflagration sans précédent pour une présidence pourtant placée en permanence sous tension depuis un an et demi.
Les deux documents, en dépit de leur différence de nature, instruisent le même procès en incompétence contre le milliardaire. L’ouvrage Fear : Trump in the White House (« Peur : Trump à la Maison Blanche », Simon & Schuster, non traduit), qui sortira le 11 septembre, n’est pas le premier à dépeindre un véritable enfer. L’identité de son auteur, Bob Woodward, l’un des journalistes les plus respectés des Etats-Unis, un observateur également impitoyable d’une demi-douzaine de présidents, lui confère cependant une gravité absente des livres précédents.
D’autant que le journaliste, à l’origine, en son temps, du Watergate – avec son confrère Carl Bernstein –, développe une thèse que la tribune du New York Times ne fait qu’appuyer : celle d’une quasi-conjuration de grands commis de l’Etat, qui se consacrent entièrement au contrôle d’un président jugé indigne des fonctions qu’il occupe. « Il y a une résistance silencieuse au sein de l’administration, rassemblant des gens qui ont choisi de privilégier d’abord leur pays », assure le signataire anonyme, qui se veut rassurant : « Les Américains doivent savoir qu’il y a encore des adultes à bord. »
« Mesquin », « impétueux », « inefficace »
Il prend soin de balayer les critiques qu’il anticipe. Les succès dont se vante Donald Trump ont été obtenus « en dépit de et non grâce » à lui, jugé « mesquin », « impétueux »...