Londres sous le choc de l’attentat antimusulman à Finsbury Park

20 - Juin - 2017

Londres sous le choc de l’attentat antimusulman à Finsbury Park

Un Gallois de 47 ans a foncé avec une camionnette sur des passants qui sortait d’un centre social musulman après leur prière, dans la nuit de lundi.

Déjà secoué par trois attentats islamistes en moins de trois mois et encore sous le choc de l’incendie tragique de la tour Grenfell la semaine dernière,le Royaume-Uni s’est réveillé, lundi 19 juin, après une nouvelle nuit cauchemardesque. Peu après minuit, un homme au volant d’une camionnette blanche a foncé sur des passants rassemblés devant une mosquée du quartier de Finsbury Park, dans le nord de Londres. « Tous les musulmans ! Je veux tuer tous les musulmans ! », a hurlé le conducteur, selon Khalid Amin, un témoin interrogé par la BBC. Les personnes visées étaient rassemblées devant la Muslim Welfare House, un centre social faisant également office de lieu de culte. « L’agression visait clairement des musulmans, dont l’habillement évoquait la religion, et qui sortaient d’une réunion de prière », dira plus tard Cressida Dick, la patronne de Scotland Yard, qui a annoncé l’ouverture d’une enquête pour « attentat terroriste ».

La prière de rupture du jeûne du ramadan venait de s’achever et la foule était massée autour d’un vieil homme qui venait d’avoir un malaise et gisait sur le sol. La police cherche depuis lors à établir si son décès a ou non un rapport avec l’attaque qui a fait dix blessés, huit ayant dû être hospitalisés.
Le public a pris à partie le conducteur qui cherchait à s’enfuir ; trois personnes l’ont immobilisé au sol alors qu’il se débattait en criant : « Tuez-moi ! » Dans une totale confusion, la foule en colère menaçait de le rouer de coups de poing et de pied, lorsque Mohammed Mahmoud, imam de la Welfare House, a hurlé : « Personne ne le touche ! Personne ! Personne ! » Il a calmé les gens jusqu’à l’arrivée de la police. Une vidéo mise en ligne montre l’agresseur hissé dans un fourgon cellulaire au milieu de cris furieux. « Si l’imam n’avait pas été là, cet homme ne serait plus en vie », assure un témoin.
« Une monstrueuse manifestation de haine »

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