">

Mahmoud Abbas rejette tout plan économique américain sans solution politique

24 - Juin - 2019

Psalmodie désespérée ou boussole ? Mahmoud Abbas a évoqué le droit international à de multiples reprises, dimanche 23 juin, au cours d’un exercice inhabituel pour lui : une rencontre avec la presse étrangère. A deux jours de l’« atelier de travail » prévu à Bahreïn à l’initiative américaine, le président palestinien a voulu réitérer son opposition à toute initiative qui viserait à dévitaliser la cause palestinienne. « Nous ne pouvons accepter la transformation de la question politique en question économique », a expliqué le dirigeant, persuadé que la conférence, prévue sans les Israéliens et les Palestiniens, « ne sera pas un succès ».

Mahmoud Abbas ne s’est pas appesanti sur le volet économique du plan américain, publié la veille, qui promet 50 milliards de dollars (44 milliards d’euros) d’investissements sur dix ans aux Palestiniens et aux pays de la région. Une somme représentant des projets virtuels, au fil d’une sorte de « business plan » omettant l’histoire et la géographie, et ne citant jamais l’occupation israélienne. « Nous ne serons ni les esclaves ni les serviteurs » des conseillers de Donald Trump, jugés pro-israéliens, a résumé le raïs. Il a aussi noté, à titre d’exemple, que le raccordement terrestre promis entre la Cisjordanie et la bande de Gaza était un projet datant des accords d’Oslo (1993), qu’Israël n’avait pas appliqué par la suite. « Les Etats-Unis réinventent la roue », a-t-il glissé.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Washington annonce un plan économique pour les Palestiniens aussi ambitieux que flou

Côté israélien, on laisse le vieux dirigeant, âgé de 83 ans, porter seul la responsabilité de l’échec prévisible de l’initiative américaine. « Je ne comprends pas comment les Palestiniens, avant même d’avoir entendu le plan, ont pu le rejeter d’un bloc, a dit Benyamin Nétanyahou dimanche. Ce n’est pas la bonne façon d’agir. » Le premier ministre israélien s’exprimait lors d’une visite dans la vallée du Jourdain, en compagnie du conseiller américain pour la sécurité nationale, John Bolton.
Ne pas apparaître comme un opposant sans nuance

En réalité, Mahmoud Abbas a été plutôt mesuré dans ses critiques contre Washington, afin de ne pas apparaître comme un opposant sans nuance. Il n’a pas dit, cette fois, que les Etats-Unis étaient disqualifiés comme médiateur, mais qu’ils ne pouvaient plus l’être de façon exclusive. M. Abbas est revenu longuement sur ses multiples contacts avec Donald Trump, jusqu’à la rupture des relations politiques en janvier 2018. Après avoir confié en privé son soutien à une « solution à deux Etats », Donald Trump aurait pris un chemin inverse, explique M. Abbas, en suggérant un président américain sous l’influence de ses conseillers : son représentant spécial pour les négociations internationales, Jason Greenblatt, son gendre Jared Kushner et son ambassadeur en Israël, David Friedman.

Autres actualités

27 - Mars - 2017

Forte mobilisation des pro-européens à Londres

Jamais Londres n’avait vu autant de drapeaux de l’Union européenne (UE). Dans cette capitale où aucun bâtiment public – hormis les ambassades –...

27 - Mars - 2017

L’opposant Alexeï Navalny défie Vladimir Poutine

A l’appel du candidat à la présidentielle de 2018, des dizaines de milliers de Russes sont descendus dans la rue dimanche pour dénoncer « la corruption du...

27 - Mars - 2017

En RDC, la politique de la mort

Analyse. Aux confins de la République démocratique du Congo, pays d’Afrique francophone dont les structures étatiques sont en déréliction, des foyers de...

24 - Mars - 2017

Donald Trump pour l’instant en échec sur sa réforme de santé

Donald Trump, qui se flatte régulièrement de sa capacité à réussir des « deals », a échoué, jeudi 23 mars, à convaincre les...

24 - Mars - 2017

Marine Le Pen reçue par Vladimir Poutine à Moscou

La rencontre entre la candidate du Front national à l’Elysée et le président russe n’était pas officiellement inscrite à leurs agendas respectifs....