May et le Brexit en sursis après le vote sanction de Westminster

16 - Janvier - 2019

Un Brexit mis en doute, une première ministre en sursis, un pays en suspens. La déflagration produite par le rejet massif par les députés britanniques, dans la soirée du mardi 15 janvier, de l’accord sur le Brexit douloureusement négocié à Bruxelles par Theresa May depuis dix-huit mois, s’est avérée plus forte que les prédictions les plus alarmistes. Dans une Chambre des communes chauffée à blanc, 432 des 650 membres ont dit « non » au « deal » sur le divorce avec l’Union européenne (UE).

Moins d’un tiers des députés ont approuvé le texte de compromis. Cent dix-huit élus conservateurs sur un total de 317 ont fait défection à leur première ministre. En censurant l’action de Theresa May, les députés ont sanctionné son échec et l’ont, pour ainsi dire, dessaisie d’un dossier qui commence à exaspérer les Britanniques, pour tenter de prendre eux-mêmes la conduite des opérations.
En temps normal, pareille défaite, la plus cuisante jamais essuyée par un chef de gouvernement britannique, se serait traduite par une démission immédiate. Mais les circonstances n’ont précisément rien d’ordinaire.
Impasse
Deux ans et demi après le référendum où 51,9 % des Britanniques ont choisi le Brexit, à dix semaines de l’échéance du divorce effectif avec l’UE – le 29 mars à minuit, heure de Bruxelles –, non seulement le pays est dans l’impasse sur un sujet qui commande ses relations avec le reste du monde, mais il est désormais dirigé par une première ministre à la fois quasi indéboulonnable faute d’alternative crédible, et incapable de « faire le job ».
« J’ai la conviction que c’est mon devoir de mettre en œuvre les instructions [des électeurs] et j’ai l’intention de le faire, a insisté Theresa May, presque imperturbable, en prenant la parole juste après l’annonce d’un résultat à la fois désastreux et humiliant pour elle. Le résultat nous dit ce que les députés ne veulent pas, mais il ne nous dit pas ce qu’ils veulent. »

De fait, le score sans appel résulte de la coalition de trois oppositions bien distinctes : les travaillistes, qui souhaitent renverser Mme May pour déclencher des élections et parvenir au pouvoir, les pro-européens, qui espèrent obtenir un second référendum, et les partisans d’une rupture franche avec l’UE qui considèrent l’accord négocié avec Bruxelles comme une trahison du Brexit et misent sur le vide juridique d’un « no deal » pour provoquer un choc économique favorable à leur dessein ultralibéral.

Autres actualités

25 - Septembre - 2019

A l’ONU, Macron bute sur la question iranienne

Emmanuel Macron a quitté New York et l’Assemblée générale des Nations unies, mardi soir 24 septembre, sans être parvenu à obtenir un engagement...

23 - Septembre - 2019

Présidentielle en Tunisie : les trois inconnues du second tour

La Tunisie aborde dans l’incertitude le second tour de l’élection présidentielle, après le premier tour du dimanche 15 septembre, qui a placé en tête...

23 - Septembre - 2019

Indonésie : l’armée annonce la mort de vingt personnes dans l’est du pays

L’armée indonésienne a annoncé qu’au moins vingt personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées dans de nouvelles...

21 - Septembre - 2019

Des villages aux grandes villes, partout dans le monde, mobilisation inédite pour le climat

Plus de quatre millions de personnes, des jeunes en majorité, ont manifesté, vendredi 20 septembre, pour le climat, dans le monde. Au total, « 5 800 actions dans 163 pays, 73...

21 - Septembre - 2019

Le pouvoir chinois veut tester la fidélité des journalistes des médias d’Etat

S’ils veulent pouvoir continuer à exercer leur métier, les journalistes chinois travaillant pour les médias d’Etat vont devoir passer un examen permettant de...