Missiles intercontinentaux : l’incroyable bond technologique de la Corée du Nord

22 - Août - 2017

Comment le pays est-il passé d’une série d’échecs dans ses tests d’un missile en 2016 à deux tirs réussis sur une portée trois fois plus longue l’année suivante ?

A quelques jours du printemps, le dirigeant Kim Jong-un assistait au test, au sol, d’un nouveau propulseur de forte puissance. Sur les photos officielles, le leader de 34 ans observait au loin une cuve fixée à flanc de colline crachant une longue flamme. Il évoquait alors la « révolution du 18 mars ».

Les qualificatifs que Kim Jong-un avait alors employés s’étaient un peu perdus dans le brouhaha de l’actualité, tant la République populaire démocratique de Corée (RDPC) est coutumière des déclarations fracassantes : une « renaissance » pour le programme balistique nord-coréen, le monde allait « bientôt constater la signification profonde de la grande victoire de ce jour », déclarait-il.
Quatre mois plus tard, ils prenaient tout leur sens. Les 4 et 28 juillet, la Corée du Nord procédait à deux tirs d’un nouveau missile, le Hwasong-14 (« étoile de feu », la planète Mars en coréen), sur une trajectoire en cloche à la verticale et une hauteur suffisante pour démontrer qu’à un angle plus aplani, il pourrait parcourir 10 000 km et atteindre les villes de l’ouest et du nord-est des Etas-Unis, Los Angeles, Chicago ou New York.
Difficultés techniques
Au cours de l’année 2016, la RPDC avait pourtant cumulé les échecs. Le Nord se focalisait alors sur un missile que l’armée américaine avait surnommé « Musudan », du nom d’un site de tir, d’une portée d’environ 3 000 km, inspiré d’un missile soviétique probablement acquis dans les années 1990 par le biais des réseaux russes.
Mais le Musudan s’est révélé particulièrement difficile à manier : sur huit tentatives en 2016, seule une a réussi, les autres s’achevant par des explosions ou des chutes juste après le lancement. « C’était plus dur que ce que nous anticipions. Ils ont probablement pris conscience du fait qu’ils ne réussiraient pas par cette voie », estime Michael Elleman, expert sur les missiles à l’Institut international d’études stratégiques (IISS) à Washington.

Autres actualités

16 - Août - 2017

« En Libye, nous ne sommes que des esclaves »

L’enfer migratoire de la Libye (1/3). Dès leur entrée en Libye sur la route de l’Europe et avant d’entreprendre la périlleuse traversée de la...

14 - Août - 2017

Donald Trump à nouveau accusé de complaisance face à l’extrême droite

Après Charlottesville, la Maison Blanche peine à éteindre la polémique née des silences du président sur les mouvements suprémacistes blancs....

14 - Août - 2017

Attaque meurtrière au Burkina Faso : l’opération contre les assaillants « a pris fin »

D’après un bilan provisoire fourni par le gouvernement, au moins 18 personnes ont été tuées et une dizaine d’autres blessées dans l’attaque...

12 - Août - 2017

Corée du Nord et Etats-Unis s’accusent mutuellement d’escalades verbales

Après des jours de menaces, le président chinois a demandé à Donald Trump d’éviter « les mots et les actes » qui pourraient « exacerber...

12 - Août - 2017

Au Liban, la présence massive et prolongée des réfugiés syriens exaspère

En six ans de cohabitation, les humiliations envers une population qui représente un quart du nombre d’habitants au Liban n’ont pas manqué. Les années...