Mohammad-Reza Djalili : « L’Iran sera contraint de se rapprocher davantage de la Chine et de la Russie »

26 - Avril - 2018


Si Téhéran rejette toute alternative à l’accord sur le programme nucléaire, il n’exclut pas une négociation sur sa politique régionale, estime Mohammad-Reza Djalili, spécialiste de l’Iran, dans un entretien au « Monde ».


Entretien. Mohammad-Reza Djalili est professeur émérite à l’Institut de hautes études internationales et du développement à Genève. Il vient de publier avec Thierry Kellner, la nouvelle édition mise à jour de L’Iran en 100 questions (Tallandier, 416 pages, 10 euros).
Les présidents Macron et Trump ont fait état de leurs différences d’approche sur la question de l’accord du 14 juillet 2015 avec l’Iran. Ils ont évoqué un « nouvel accord avec l’Iran » mais pensez-vous qu’ils puissent parvenir à une position commune ?
D’après ce que nous savons jusqu’à présent des discussions entre les deux présidents, en nous référant à leur déclaration commune, il semble que ce soit le président français, en optant pour un « nouvel accord », qui a rapproché sa position de celle de Donald Trump contrairement à ce qu’il avait déclaré dans son interview avec Fox news, le 22 avril où il disait qu’il n’y avait pas de plan B.

Le président Rohani a contesté la légitimité d’un éventuel nouvel accord sur le nucléaire. L’Iran ferme-t-il la porte à toute nouvelle négociation ?
Oui, le président Rohani a contesté par avance la légitimité d’un nouvel accord sur le nucléaire. De fait, il rejette toute « renégociation » d’un accord signé, après plusieurs années de négociations, entre l’Iran, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l’Allemagne, mais cela ne veut pas dire que la République islamique ferme la porte définitivement à toute discussion possible à propos de sa politique régionale.
Justement, l’idée d’élargir à la paix en Syrie les négociations avec l’Iran vous semble-t-elle réalisable ?
Cela ne me semble pas possible dans le contexte actuel, car les principaux responsables pour la politique syrienne du régime iranien sont les Gardiens de la révolution qui estiment qu’ils sont en position de force au Levant et qu’il est contraire à leurs intérêts...

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